Par Jean-David, le 23 juillet 2025 - 8 min de lecture

Slowpreneur : méthode pour créer un anti-agenda

L’entrepreneur slow ne cherche pas à remplir ses journées à tout prix, mais à leur donner du sens. Il ne court pas après « le plus », il cultive le mieux. Un emploi du temps n’est plus une course contre la montre, mais un outil d’orientation, d’équilibre et de choix lucides.

anti-agenda entrepreneur slow

1. Le problème avec les agendas classiques

Nos agendas sont devenus des grilles de casiers hermétiques. Chaque case contient un rendez-vous, une réunion, une visio, une tâche urgente ou un appel à passer. On les organise comme on range des boîtes dans un entrepôt : méthodiquement, sans laisser de vide. On remplit pour être rassuré, on coche pour avoir l’impression d’avancer.

Rien ne doit dépasser, rien ne doit s’improviser. Chaque rendez-vous est calé à la minute près, chaque créneau libre est une anomalie, chaque pause est un luxe. Dans cette vision du temps :

  • Chaque créneau vide est perçu comme une perte de productivité, alors qu’il pourrait devenir un espace de respiration ou d’intuition.
  • Chaque interruption est un danger pour la performance, car elle menace le planning soigneusement millimétré.
  • Chaque minute doit être rentabilisée, au risque de sacrifier profondeur, créativité ou discernement.

Mais à force de tout vouloir rentabiliser, on finit par s’enfermer dans une forme d’automatismes masqués.

On remplit, on exécute, on enchaîne… mais on avance rarement avec lucidité. On répond plus qu’on ne crée. On gère plus qu’on ne dirige. On réagit plus qu’on ne choisit. L’agenda devient une cage dorée, confortable mais contraignante.

2. Ralentir pour mieux structurer

Ralentir ne signifie pas s’arrêter. Cela veut dire reprendre la main sur son temps, sortir du pilotage automatique et retrouver une cadence choisie. Le slow business ne prône pas l’oisiveté, mais l’intention. Il invite à construire une semaine qui respecte à la fois notre cap, notre énergie et notre équilibre.

C’est dans cet esprit qu’émerge l’anti-agenda : un outil simple, mais puissant, pour repenser la manière dont on occupe ses journées. Un outil pour :

  • sortir de la logique « remplir des cases »,
  • laisser de l’espace au recul, à la création, au repos, à la décision,
  • bâtir une temporalité structurée autour du sens, et non plus dictée par l’urgence ou la saturation.

3. Méthode pour construire son anti-agenda

Identifier les temps clés

Ne commencez pas par ce que vous devez faire. Commencez par ce que vous voulez protéger.

  • Vos plages de concentration profonde : ces moments où vous créez, structurez, réfléchissez sans interruption.
  • Vos temps de régénération : pauses, marches, siestes, moments sans écran, sans exigence.
  • Vos rituels d’alignement : revue hebdomadaire, journal de bord, temps de recentrage avec vous-même.

Ce sont ces blocs-là que vous evez sécuriser en premier. Le reste viendra autour.

Bloquer les temps stratégiques

Dans le tourbillon des tâches, ce sont souvent les espaces de réflexion qui disparaissent en premier. Créez des rendez-vous réguliers avec votre vision. Même courts, ils font toute la différence.

Ces temps ne sont pas accessoires. Ce sont vos appuis.

Alléger et simplifier

L’agenda classique empile. L’anti-agenda épure. Prenez un temps pour revoir ce que vous faites par automatisme.

  • Que pouvez-vous supprimer ?
  • Qu’est-ce qui pourrait être regroupé ou espacé ?
  • Qu’est-ce qui ne vous nourrit plus, même s’il semble “utile” ?
  • Simplifier, c’est faire de la place à ce qui a vraiment de la valeur.

Respecter votre rythme naturel

Votre corps a son propre tempo. Votre agenda doit s’y adapter, pas l’inverse.

Identifiez vos moments de clarté, de concentration, de fatigue. Et, structurez vos journées en fonction de votre énergie réelle, pas d’un idéal abstrait. Ce respect-là, c’est de la stratégie durable.

Garder de l’espace

Un agenda vraiment efficace n’est pas plein. Il respire.

Laissez volontairement des plages blanches. Pas pour « au cas où », mais pour accueillir l’imprévu, l’intuition, le repos ou le recentrage. C’est souvent dans ces moments-là que naissent les vraies idées.

️4. Exemple d’anti-agenda hebdommadaire

MomentIntertionExemple de bloc
Lundi matinClarifier la visionScan stratégique de la semaine (30 min)
Mardi matinCréation profonde2h sans interruption pour écrire / construire
Mercredi Recentrage + respirationStop du mercredi + balade
JeudiTâches techniques et organisationnellesRegroupement administratif
VendrediRevue + apprentissageBilan + lecture ou formation courte

5. À retenir

L’anti-agenda n’est pas une astuce d’organisation, ni une nouvelle méthode pour cocher plus de cases en moins de temps. Ce n’est pas une technique de productivité. C’est une philosophie de gestion du temps, enracinée dans trois principes essentiels :

  • le sens, pour savoir pourquoi vous faites ce que vous faites,
  • la présence, pour rester connecté à vos choix au lieu de les subir,
  • la durabilité, pour ne pas vous épuiser en avançant dans une direction qui ne vous ressemble pas.

Il ne s’agit pas d’en faire moins par paresse, ni de ralentir par crainte. Il s’agit de choisir ce qui compte vraiment, et de créer un cadre dans lequel ces choix peuvent exister, s’exprimer, s’incarner.

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