Par Jean-David Boussemaer, le 7 avril 2025 - 7 min de lecture

Analyser son seuil de rentabilité pour ne pas vendre à perte

Le seuil de rentabilité est un outil de pilotage incontournable pour tout freelance ou dirigeant. Il vous permet de savoir à partir de quel niveau de chiffre d’affaires votre activité devient viable économiquement. En deçà de ce seuil, votre entreprise engendre des pertes ; au-delà, elle génère des bénéfices. C’est un indicateur décisif pour fixer ses prix, maîtriser ses charges et prendre des décisions éclairées.

Analyser seuil de rentabilité

1. Qu’est-ce que le seuil de rentabilité ?

Le seuil de rentabilité – qu’on appelle aussi « point mort » – correspond au montant de chiffre d'affaires à atteindre pour couvrir l’ensemble de vos charges fixes et variables.

Tant que ce seuil n’est pas franchi, chaque euro de chiffre d'affaires est absorbé par les coûts. Ce n’est qu’une fois ce seuil dépassé que vous commencez à dégager du résultat positif (bénéfice).

2. Formule de base pour le calcul

Le calcul repose sur une formule simple :

  • Seuil de rentabilité = Charges fixes / (1 - Charges variables / Chiffre d’affaires)

Mais dans la pratique, une version simplifiée est plus couramment utilisée, notamment chez les indépendants ou les dirigeants de petites structures :

  • Seuil de rentabilité = Charges fixes / Taux de marge sur coût variable

Le taux de marge sur coût variable représente la part du chiffre d'affaires qui reste après déduction des charges variables. Par exemple, si pour 1 000 € de chiffre d'affaires vous avez 300 € de charges variables, votre taux de marge est de :

(1 000 - 300) / 1 000 = 0,7, soit 70 %

3. Que sont les charges fixes et variables ?

Charges fixes

Ce sont les coûts qui restent constants, quels que soient vos revenus mensuels. Vous les payez même en l’absence de chiffre d’affaires. Exemples courants :

  • Loyer d’un local professionnel ou coworking
  • Salaires et charges patronales (hors commissions)
  • Abonnements logiciels ou SaaS
  • Assurances professionnelles obligatoires ou recommandées (RC Pro, multirisque, etc.)
  • Honoraires d’expert-comptable
  • Abonnements téléphoniques ou internet

Charges variables

Ce sont les dépenses proportionnelles à votre volume d’activité. Elles n’existent que si vous vendez. Exemples fréquents :

  • Coût des matières premières ou marchandises
  • Paiement de sous-traitants à la mission
  • Commissions ou primes de vente
  • Frais de livraison ou conditionnement

4. Pourquoi intégrer les assurances pro dans les charges fixes ?

Parce qu’elles constituent des engagements contractuels réguliers, dus même en l’absence d’activité. Que vous réalisiez 5 000 €, 500 € ou 0 € de chiffre d’affaires sur un mois, votre RC Pro, votre multirisque pro, ou encore votre assurance matériel informatique doivent être réglées.

Conseil : ne pas intégrer ces coûts reviendrait à sous-évaluer vos charges fixes, faussant ainsi le calcul du seuil de rentabilité et risquant de vous faire vendre à perte sans le savoir.

Prenons le cas d’un consultant freelance avec les charges mensuelles suivantes :

  • Loyer coworking : 300 €
  • RC Pro : 25 €
  • Abonnements logiciels : 40 €
  • Comptable : 80 €

Total charges fixes : 445 €

Supposons que ses charges variables représentent 30 % de son chiffre d’affaires (ex. : sous-traitance, frais annexes).

Le taux de marge sur coût variable est donc de 70 %.

Seuil de rentabilité = 445 / 0,7 = 635,71 €

Le consultant doit donc générer au minimum 636 € de chiffre d'affaires par mois pour ne pas vendre à perte.

5. Comment réduire votre seuil de rentabilité ?

Voici quelques pistes d'optimisation réalistes :

  • Réduire les charges fixes : coworking partagé, abonnements groupés, logiciels open-source…
  • Négocier les charges variables : fournisseurs, prestataires, frais logistiques…
  • Choisir une assurance professionnelle bien calibrée : inutile de surpayer, mais la sous-assurance peut coûter très cher en cas de sinistre.

6. L’assurance pro : un poste de charge, mais aussi une protection vitale

Il est tentant, surtout au lancement, de considérer l’assurance comme une charge "évitable". En réalité, elle protège contre des événements qui peuvent anéantir des mois ou des années de travail : accident, litige client, vol, incendie, interruption d’activité...

Intégrer vos assurances pro dans votre calcul du seuil de rentabilité, c’est à la fois :

  • Avoir une vision fidèle de vos charges
  • Sécuriser votre activité durablement

Conseils pratiques : faites un point annuel sur vos contrats, ajustez les garanties à votre activité réelle et comparez les offres.

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