Par Jean-David Boussemaer, le 23 octobre 2025 - 8 min de lecture

Comment calculer et améliorer les taux de réclamation et résolution ?

Chaque entreprise reçoit, un jour ou l’autre, des réclamations. Elles ne sont pas forcément le signe d’un échec : bien gérées, elles deviennent une source d’amélioration continue et un levier de fidélisation. Deux indicateurs permettent d’en mesurer la maîtrise : le taux de réclamation et le taux de résolution.

taux de réclamation et de résolution

1. En résumé

  • Le taux de réclamation se calcule en divisant le nombre de réclamations reçues par le nombre total de clients, puis en multipliant le résultat par 100.
  • Le taux de résolution se calcule en divisant le nombre de réclamations résolues par le nombre total de réclamations, puis en multipliant par 100.
  • Ces deux indicateurs doivent être suivis sur une même période pour permettre une analyse cohérente et pertinente.
  • Ils gagnent en valeur lorsqu’ils sont segmentés (par produit, canal, région, ou profil client).
  • Bien interprétés, ils deviennent des leviers d’amélioration continue, permettant d’anticiper les insatisfactions et de renforcer la fidélité.

2. Le taux de réclamation : un thermomètre de la satisfaction

Le taux de réclamation est l’un des indicateurs les plus parlants pour évaluer la qualité perçue d’un produit, d’un service ou d’une expérience client. Il mesure la proportion de clients insatisfaits qui prennent le temps d’exprimer leur mécontentement. Autrement dit, c’est la voix du client qui remonte à la surface.

Formule :

  • Taux de réclamation = (Nombre de réclamations / Nombre total de clients) × 100

Prenons un exemple : si une entreprise compte 10 000 clients et reçoit 150 réclamations sur une période donnée, son taux de réclamation est de 1,5 %. À première vue, cela peut sembler faible, mais tout dépend du secteur d’activité, du type de produit et de l’intensité de la relation client.

Ce que révèle le taux de réclamation

Cet indicateur agit comme un thermomètre de la satisfaction client : il révèle la température émotionnelle du lien entre l’entreprise et sa clientèle.

  • Un taux élevé indique souvent des dysfonctionnements : erreurs de facturation, retards de livraison, promesses non tenues, service client difficile à joindre, etc.
  • Un taux faible ne garantit pas la satisfaction. Il peut masquer un désengagement silencieux des clients qui ne jugent plus utile de signaler un problème.

En d’autres termes, le taux de réclamation n’est pas seulement une mesure de performance ; c’est un signal d’alerte précoce sur la santé de la relation client.

Pourquoi cet indicateur est-il stratégique ?

Les réclamations sont une mine d’informations pour comprendre les attentes réelles des clients. Chaque plainte documente un point de friction précis : un bug dans le parcours, une étape mal comprise, une promesse mal tenue. Lorsqu’elles sont analysées collectivement, les réclamations permettent de :

  • Identifier les causes racines des problèmes récurrents ;
  • Prioriser les actions correctives à fort impact ;
  • Adapter la communication et les process internes ;
  • Évaluer l’impact des changements sur la satisfaction.

Objectif : maîtriser sans étouffer

L’objectif n’est pas d’éliminer toute réclamation - ce serait illusoire - mais de réduire celles qui sont évitables tout en encourageant les clients à s’exprimer. Une entreprise mature sait que chaque réclamation est une opportunité de reconquérir un client. Pour cela, il faut :

  • Rendre la procédure de réclamation simple et transparente ;
  • Assurer une écoute attentive et une réponse rapide ;
  • Tenir un registre clair pour le suivi et l’analyse des tendances ;
  • Mettre en place un feedback loop pour informer les équipes des points à améliorer.

Pour aller plus loin...

Le taux de réclamation offre une mesure « comportementale » de la satisfaction : il traduit une insatisfaction exprimée.

Pour une vision plus complète, il peut être croisé avec des indicateurs déclaratifs comme le CSAT, qui mesure la satisfaction à chaud après une interaction, le NPS, qui évalue la propension des clients à recommander la marque, ou le CES, qui mesure l’effort perçu pour résoudre un problème.

Ensemble, ces indicateurs donnent une image plus fine de la perception client.

3. Le taux de résolution : un indicateur de performance opérationnelle

Le taux de résolution traduit la capacité d’une entreprise à traiter efficacement les réclamations qui lui parviennent. Cet indicateur ne mesure pas seulement la réactivité du service client, mais aussi la solidité de toute l’organisation : de la clarté des processus internes à la coordination entre les équipes.

Formule

  • Taux de résolution = (Nombre de réclamations résolues / Nombre total de réclamations) × 100

Prenons un exemple : si une entreprise reçoit 200 réclamations sur un trimestre et parvient à en résoudre 180, son taux de résolution est de 90 %. Mais ce chiffre, à lui seul, ne suffit pas. Encore faut-il savoir dans quel délai les problèmes ont été réglés et dans quelle mesure les clients se sont estimés satisfaits de la solution apportée.

Un indicateur d’efficacité et de crédibilité

Le taux de résolution agit comme un baromètre de la confiance client. Lorsqu’une entreprise traite rapidement et correctement les réclamations, elle prouve qu’elle respecte ses engagements et qu’elle valorise la relation avec ses clients. À l’inverse, un taux de résolution faible, ou des délais trop longs, envoient le message d’une organisation peu réactive, voire désorganisée.

  • Un taux élevé (supérieur à 90 %) témoigne d’un service client efficace, de processus bien rodés et d’une communication fluide entre les services.
  • Un taux moyen ou faible (en dessous de 80 %) révèle souvent un manque de coordination interne, une mauvaise traçabilité des dossiers ou une absence de suivi.

Au-delà du traitement technique, c’est aussi la dimension émotionnelle qui compte : la façon dont l’entreprise reconnaît le problème et rétablit la confiance.

Au-delà du chiffre : la qualité de la réponse

Un problème réglé vite mais mal laisse une trace plus négative qu’un problème réglé lentement mais avec soin. La rapidité doit aller de pair avec la pertinence de la solution et la qualité de la communication. Le client doit sentir qu’il a été écouté, compris et respecté.

Une réclamation bien gérée peut transformer un client mécontent en ambassadeur de la marque. De nombreuses études montrent qu’un client dont le problème a été résolu de manière satisfaisante est plus fidèle qu’un client qui n’a jamais rencontré de souci.

Bonnes pratiques pour améliorer le taux de résolution

  • Classer les réclamations par gravité et par fréquence : toutes les réclamations ne se valent pas. Certaines nécessitent une action immédiate, d’autres un traitement plus approfondi. La priorisation permet d’allouer les ressources efficacement et d’éviter l’effet « bouchon » dans le traitement.
  • Fixer des délais de traitement clairs : les clients tolèrent les erreurs, mais pas l’incertitude. Fixer des délais moyens de réponse (par exemple 24h pour un premier contact, 5 jours pour une solution définitive) renforce la transparence et la confiance.
  • Communiquer régulièrement avec le client pendant la résolution : informer le client de l’avancée de son dossier réduit la frustration. Même si la solution prend du temps, un simple message du type « Nous avons bien pris en compte votre réclamation et l’analyse est en cours » entretient le lien et apaise les tensions.
  • Analyser les causes profondes pour éviter la répétition : un bon taux de résolution ne suffit pas s’il repose sur la répétition des mêmes erreurs. L’analyse des réclamations résolues doit permettre d’identifier les causes racines et d’améliorer durablement les processus internes. C’est ce qu’on appelle la boucle de retour d’expérience, essentielle à la qualité totale.

4. Croiser les deux indicateurs pour mieux comprendre la dynamique de satisfaction

Pris séparément, le taux de réclamation et le taux de résolution livrent une photographie partielle de la relation client. Ensemble, ils deviennent un outil de pilotage redoutablement efficace.

Une lecture croisée indispensable

Le taux de réclamation mesure le volume de problèmes exprimés, tandis que le taux de résolution évalue la qualité du traitement apporté.

  • Le premier indique combien de clients rencontrent un problème ;
  • Le second révèle comment l’entreprise réagit face à ces problèmes.

Tableau d’interprétation stratégique

SituationLecture possibleRisquesLeviers d’action
Taux de réclamation élevé + Taux de résolution faibleLes clients se plaignent beaucoup et les problèmes ne sont pas réglés efficacement.Insatisfaction massive, perte de confiance, réputation dégradée.Audit complet du parcours client, renforcement du support, simplification des process.
Taux de réclamation élevé + Taux de résolution élevéLes clients expriment leurs insatisfactions, mais le service client répond bien.Charge de travail importante, risque d’épuisement des équipes.Identifier les causes récurrentes pour réduire les réclamations à la source.
Taux de réclamation faible + Taux de résolution faiblePeu de plaintes, mais peu de solutions…Désengagement silencieux, perte de clientèle non mesurée.Encourager les retours clients, instaurer une culture du feedback.
Taux de réclamation faible + Taux de résolution élevéPeu de problèmes signalés, et ceux qui le sont sont bien gérés.Risque de complaisance ou d’auto-satisfaction.Maintenir la vigilance et continuer à mesurer la satisfaction globale.

Une lecture dynamique dans le temps

Ces deux indicateurs prennent tout leur sens lorsqu’ils sont suivis dans la durée. Une hausse temporaire du taux de réclamation accompagnée d’un bon taux de résolution peut même être positive.

À l’inverse, une baisse soudaine du nombre de réclamations sans amélioration du taux de satisfaction global doit alerter : elle peut signaler une perte de confiance.

Comment exploiter ces données dans une stratégie globale

  • Créer un tableau de bord mensuel : suivre les deux taux conjointement, avec une segmentation par produit, canal ou région.
  • Associer les indicateurs à la voix du client (VoC) : compléter les chiffres par des verbatims et enquêtes.
  • Intégrer le taux de résolution dans les objectifs d’équipe : impliquer les collaborateurs dans son amélioration.
  • Boucler le retour d’expérience : chaque réclamation bien résolue doit déboucher sur une action durable.
  • Suivre l’évolution du taux de churn (attrition) en parallèle permet d’évaluer l’impact concret des réclamations sur la fidélisation. Une hausse du churn combinée à une baisse du NPS ou du CSAT peut signaler un dysfonctionnement profond dans l’expérience client.

5. Comment améliorer ces deux indicateurs ?

Améliorer le taux de réclamation et le taux de résolution ne consiste pas simplement à « faire baisser les chiffres ». Ces indicateurs reflètent une expérience client globale. Pour les améliorer durablement, il faut agir en amont (prévention) et en aval (traitement efficace).

Identifier les causes récurrentes de réclamations

La première étape consiste à identifier les causes récurrentes des réclamations. Cela passe par une analyse fine des motifs afin de comprendre quelles sont les causes les plus fréquentes, leur nature - technique, humaine ou organisationnelle - et à quel moment du parcours client elles surviennent. Ce travail permet d’orienter les efforts là où ils produiront un véritable impact.

Fluidifier le parcours client

Ensuite, il est essentiel de fluidifier le parcours client. La majorité des réclamations trouvent leur origine dans des zones de friction : un formulaire mal conçu, une information absente, ou encore une promesse commerciale ambiguë.

En cartographiant chaque étape du parcours, on peut repérer les points générateurs de frustration, simplifier les démarches et clarifier la communication.

Structurer un processus de traitement efficace

Une fois ces aspects améliorés, il convient de structurer un processus de traitement efficace. Une bonne gestion des réclamations repose sur un cadre clair : accuser réception rapidement, analyser le problème en profondeur, fournir une réponse adaptée et vérifier la satisfaction du client avant de clore le dossier.

Former et responsabiliser les équipes

Les équipes jouent un rôle déterminant dans ce processus. Former et responsabiliser les collaborateurs est donc crucial. Un client mécontent attend avant tout une réponse humaine et empathique.

Donner aux conseillers une certaine autonomie dans la prise de décision, valoriser leur travail à travers des indicateurs de satisfaction et encourager le partage d’expérience entre collègues renforce la qualité globale du service.

Mettre la technologie au service de la relation client

La technologie, enfin, peut devenir un véritable allié. Les outils de CRM permettent de centraliser les réclamations, les tableaux de bord facilitent le suivi des taux en temps réel, et les chatbots peuvent prendre en charge les demandes simples. L’automatisation des notifications améliore la communication avec les clients.

Toutefois, la technologie ne doit jamais se substituer à la relation humaine : c’est l’équilibre entre automatisation et personnalisation qui garantit une expérience client réussie.

Mesurer, apprendre et ajuster en continu

Enfin, l’entreprise doit adopter une logique d’apprentissage continu. Les taux de réclamation et de résolution ne doivent pas se limiter à des chiffres dans un rapport trimestriel.

En mesurant régulièrement ces indicateurs, en identifiant les évolutions positives ou négatives, et en ajustant les pratiques ou la formation des équipes, l’entreprise instaure une véritable dynamique d’amélioration continue.

Une organisation qui apprend de ses erreurs prouve qu’elle écoute ses clients et qu’elle évolue avec eux - deux qualités essentielles pour renforcer la confiance et la fidélité.

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