1. En résumé
- ➜ L'Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) est un dispositif de France Travail permettant aux demandeurs d’emploi de convertir une partie de leurs droits au chômage en capital pour financer le lancement de leur activité.
- ➜ Elle s’adresse aux bénéficiaires de l’ARE qui créent ou reprennent une entreprise, à condition d’avoir obtenu l’ACRE et d’exercer un contrôle effectif sur la structure.
- ➜ Le montant de l’ARCE correspond à 60 % des droits ARE restants et est versé en deux fois : une première part au démarrage et une seconde six mois plus tard si l’activité se poursuit.
- ➜ Les 40 % de droits non versés sont conservés comme filet de sécurité et peuvent être réactivés en cas d’arrêt du projet et de retour au chômage.
- ➜ Choisir l’ARCE plutôt que le maintien de l’ARE offre une trésorerie immédiate mais implique davantage de risques, rendant essentielle la souscription d’assurances professionnelles adaptées.
2. Qu’est-ce que l’ARCE ?
L’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) est un dispositif mis en place par France Travail pour accompagner les demandeurs d’emploi qui font le choix de l’entrepreneuriat. Son objectif est simple : vous aider à financer le démarrage de votre activité en vous donnant accès à une partie de vos droits au chômage sous la forme d’un capital.
Plutôt que de percevoir vos allocations chômage mois après mois, vous avez la possibilité de convertir une partie de ces droits en une somme d’argent versée dès la création ou la reprise de votre entreprise. Cette approche répond à une réalité bien connue des créateurs : les premiers mois d’activité génèrent souvent peu de revenus, alors même que les dépenses sont nombreuses.
Concrètement, l’ARCE vous permet de transformer une partie de vos droits restants à l’ARE en un apport financier immédiat. Ce capital peut servir à couvrir des frais essentiels au lancement de votre projet, comme l’achat de matériel, le financement de prestations externes, les frais administratifs, ou encore la constitution d’une trésorerie de sécurité. Vous disposez ainsi d’une marge de manœuvre financière pour vous concentrer pleinement sur le développement de votre activité, sans dépendre exclusivement d’entrées d’argent immédiates.
👉 L’ARCE s’inscrit dans une logique de soutien à l’initiative entrepreneuriale. Elle vous offre une alternative au maintien classique des allocations chômage, en privilégiant un financement ponctuel mais structurant, pensé pour répondre aux besoins spécifiques des premières étapes de la création ou de la reprise d’entreprise.
3. À qui s’adresse l’ARCE ?
L’ARCE s’adresse avant tout aux personnes inscrites comme demandeurs d’emploi et bénéficiant de l’ARE, qui font le choix de créer ou de reprendre une entreprise. Ce dispositif vise donc celles et ceux qui souhaitent transformer une période de transition professionnelle en une opportunité entrepreneuriale, en s’appuyant sur leurs droits au chômage pour financer leur projet.
Pour pouvoir en bénéficier, vous devez impérativement avoir obtenu l’ACRE et formuler une demande d’ARCE auprès de France Travail. Cette aide, qui prend la forme d’une exonération partielle de charges sociales en début d’activité, conditionne l’accès à l’ARCE. Elle permet de réduire le poids des cotisations sociales lors des premiers mois, tandis que l’ARCE vient renforcer votre trésorerie. Les deux dispositifs sont ainsi étroitement liés et pensés pour fonctionner de manière complémentaire.
L’ARCE concerne aussi bien les créateurs d’entreprise individuelle que les porteurs de projet qui choisissent de créer une société. Que vous optiez pour une micro-entreprise, une entreprise individuelle classique ou une structure sociétaire comme une SAS ou une SARL, le principe reste le même. Vous devez toutefois exercer un contrôle effectif sur l’entreprise créée ou reprise, c’est-à-dire en être le dirigeant ou détenir une participation suffisante pour en assurer la maîtrise.
👉 Ce dispositif s’adresse à des entrepreneurs réellement impliqués dans leur projet, qui assument la responsabilité de la gestion et du développement de l’activité. L’ARCE n’est pas destinée aux simples investisseurs, mais bien à celles et ceux qui s’engagent personnellement dans la création ou la reprise d’une entreprise.
Le versement de l’ARCE repose sur un mécanisme précis, pensé pour accompagner votre projet tout en conservant une forme de sécurité. Le montant auquel vous pouvez prétendre correspond à 60 % du reliquat de vos droits à l’ARE, tel qu’il est constaté par France Travail au moment de la création ou de la reprise de l’entreprise. Il ne s’agit donc pas d’un montant forfaitaire, mais d’une somme directement liée à vos droits restants à l’assurance chômage.
Ce capital n’est pas versé en une seule fois. Il est réparti en deux fractions distinctes afin de soutenir votre entreprise dans la durée. Un premier versement intervient dès la création ou la reprise de l’entreprise, après validation de votre situation par France Travail. Cette première fraction vous permet de financer les premières dépenses liées au lancement et de poser les bases de votre activité.
Le second versement est effectué six mois plus tard, à condition que votre entreprise soit toujours en activité et que vous exerciez toujours un contrôle effectif sur celle-ci à cette date. Cette seconde échéance vise à renforcer votre trésorerie à un moment clé, lorsque les charges récurrentes s’installent et que le chiffre d’affaires n’est pas toujours encore stabilisé.
Les 40 % restants de vos droits à l’ARE ne sont pas perdus. Ils sont conservés à titre de sécurité. Si votre projet entrepreneurial devait s’arrêter et que vous vous réinscriviez comme demandeur d’emploi, ces droits pourraient être réactivés sous certaines conditions, notamment en cas de cessation effective de l’activité et de réinscription comme demandeur d’emploi. Ce fonctionnement permet ainsi de trouver un équilibre entre soutien financier immédiat et protection en cas d’échec du projet.
5. Pourquoi choisir l’ARCE plutôt que le maintien de l’ARE ?
Choisir l’ARCE, c’est faire le choix d’une trésorerie immédiate pour soutenir le lancement de votre entreprise. Contrairement au maintien de l’ARE, qui vous assure un revenu mensuel, l’ARCE vous apporte un capital dès le démarrage de votre activité. Cette somme peut être déterminante pour financer vos premiers investissements, régler vos frais de création, acheter du matériel, faire appel à des prestataires ou tout simplement constituer une réserve de trésorerie pour vos premiers mois d’exploitation.
Cette logique convient particulièrement aux projets qui nécessitent des dépenses initiales ou un effort financier important avant de générer du chiffre d’affaires. En disposant de ce capital, vous gagnez en autonomie et en liberté dans la gestion de votre projet, sans dépendre d’un versement mensuel conditionné à votre statut de demandeur d’emploi.
En contrepartie, opter pour l’ARCE implique de renoncer au versement mensuel de l’ARE. Vous n’avez plus la sécurité d’un revenu régulier et devez donc être à l’aise avec une gestion financière plus indépendante. Ce choix suppose également d’accepter une prise de risque légèrement plus élevée, car vos ressources dépendront directement de la capacité de votre entreprise à se développer.
👉 L’ARCE s’adresse en priorité aux entrepreneurs qui ont une vision claire de leurs besoins de démarrage, une bonne compréhension de leur modèle économique et une certaine confiance dans la viabilité de leur projet. Pour ces profils, l’ARCE peut devenir un véritable accélérateur, en transformant une aide au chômage en un outil concret de développement entrepreneurial.
6. ARCE et protection de votre activité : un point à ne pas négliger
L’ARCE constitue un véritable soutien financier pour lancer votre entreprise, mais elle ne vous protège en rien contre les risques liés à votre activité. Dès le démarrage, vous engagez votre responsabilité professionnelle et, selon votre statut juridique, parfois même votre patrimoine personnel. Un simple incident, une erreur, un dommage causé à un client ou à un tiers peut avoir des conséquences financières importantes, capables de fragiliser, voire de remettre en cause, votre projet entrepreneurial.
Souscrire une assurance professionnelle adaptée fait donc partie des réflexes essentiels à adopter dès la création de votre entreprise. Il ne s’agit pas d’une formalité secondaire, mais d’un élément structurant de votre stratégie de sécurisation. La responsabilité civile professionnelle, par exemple, couvre les dommages corporels, matériels ou immatériels que vous pourriez causer dans le cadre de votre activité. Elle protège votre entreprise, mais aussi votre crédibilité professionnelle.
Selon votre métier, une assurance multirisque professionnelle peut également s’avérer indispensable. Elle permet de protéger vos locaux, votre matériel, vos marchandises et de faire face à des sinistres comme un incendie, un dégât des eaux ou un vol. Certaines activités nécessitent en outre des garanties spécifiques, adaptées à leurs risques particuliers.
👉 En sécurisant votre activité avec les assurances appropriées, vous évitez qu’un imprévu ne vienne anéantir les efforts financiers consentis grâce à l’ARCE. Vous transformez ainsi cette aide au démarrage en un véritable socle durable, au service du développement et de la pérennité de votre entreprise.
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