Par Jean-David Boussemaer, le 13 novembre 2025 - 6 min de lecture

Suis-je couvert par ma multirisque pro en cas de cambriolage ?

Lorsqu’un cambriolage survient dans un local professionnel, les conséquences financières peuvent être lourdes. Perte de matériel, interruption d’activité, coûts de réparation, perte d’exploitation indirecte : un sinistre de ce type peut mettre à mal l’équilibre d’une entreprise. La multirisque professionnelle joue alors un rôle essentiel.

cambriolage

1. En résumé

  • Le cambriolage d’un local professionnel peut entraîner des pertes matérielles importantes, une interruption d’activité et des coûts de réparation élevés, d’où l’importance d’une multirisque professionnelle adaptée.
  • La garantie vol couvre généralement les biens dérobés, les dégradations d’effraction et parfois, selon les contrats, des options complémentaires comme le relogement ou la protection de biens sensibles.
  • L’indemnisation dépend de la preuve d’effraction, du respect des mesures de sécurité, d’une déclaration rapide et d’une documentation précise des pertes.
  • Certains biens ou situations restent exclus, notamment les vols sans effraction, les biens hors des locaux déclarés, les objets très précieux ou les vols internes.
  • Des extensions comme les pertes d’exploitation, l’élargissement de la définition du vol ou la couverture des biens hors locaux, ainsi que des mesures de prévention renforcées, permettent d’optimiser la protection.

2. Les garanties habituellement prévues en cas de cambriolage

La multirisque professionnelle intègre généralement une garantie vol ou tentative de vol, qui constitue la protection de base en cas de cambriolage. Cette garantie vise avant tout à couvrir les conséquences matérielles d’une intrusion dans les locaux assurés. Lorsqu’une effraction est constatée, l’assureur prend en charge les biens dérobés ainsi que les dégradations commises pour pénétrer dans le local ou pour atteindre les zones où sont stockés les objets de valeur.

Dans les faits, cette garantie couvre plusieurs catégories de dommages :

  • La première concerne les pertes matérielles directes : équipements informatiques, machines, outils professionnels, stock de marchandises, pièces détachées, mobilier ou encore matériel audiovisuel. Tous les secteurs sont concernés, qu’il s’agisse d’un commerce, d’un atelier artisanal, d’un cabinet de conseil ou d’un bureau administratif. La valeur de ces biens représente souvent un investissement conséquent pour une entreprise, d’où l’importance d’une bonne assurance.
  • La seconde catégorie porte sur les dégradations liées à l’intrusion. Une porte d’entrée fracturée, une vitrine brisée, une serrure forcée ou un rideau métallique endommagé sont généralement pris en charge. Certains assureurs indemnisent également les détériorations commises à l’intérieur du local, comme des armoires forcées, des coffres abîmés ou des systèmes de sécurité neutralisés. Ces réparations peuvent entraîner des coûts importants que la garantie vol permet d’absorber.

L’indemnisation repose toutefois sur un principe fondamental : la valeur déclarée des biens assurés. L’assureur indemnise en fonction de la valeur déclarée dans le contrat et selon les modalités prévues (valeur d’usage ou valeur à neuf). Pour éviter toute mauvaise surprise, il est donc essentiel de tenir un inventaire régulier et d’actualiser la valeur du matériel et des stocks. Un inventaire à jour, accompagné de factures et de preuves d’achat, facilite l’évaluation des pertes et accélère le traitement du dossier.

Enfin, quelques contrats proposent, en option, la prise en charge du relogement temporaire de l’activité si les locaux deviennent inutilisables, ou une indemnisation spécifique pour des biens sensibles tels que les espèces, les bijoux ou les marchandises de forte valeur.

👉 Il est indispensable de lire attentivement les conditions générales afin d’identifier les garanties incluses et celles qu’il peut être judicieux d’ajouter en option.

3. Les conditions pour être indemnisé

Même si la multirisque professionnelle prévoit une garantie vol, l’indemnisation n’est jamais automatique. Les assureurs exigent la réunion de plusieurs conditions précises avant d’ouvrir droit à une prise en charge. Ces exigences ont pour but de distinguer un véritable cambriolage d’une négligence ou d’un vol interne, deux situations qui ne relèvent pas de la même nature de risque.

  • La première condition est la présence de traces d’effraction. Il peut s’agir d’une serrure forcée, d’une fenêtre brisée, d’un rideau métallique arraché ou encore de marques d’outils sur un accès verrouillé. Sans ces éléments matériels, la plupart des assureurs considèrent que le vol ne peut être qualifié de cambriolage. C’est pourquoi un vol commis sans effraction – comme une porte laissée ouverte, une clé oubliée dans la serrure ou un accès mal verrouillé – est généralement exclu de la garantie.
  • La seconde condition concerne la conformité des mesures de sécurité. De nombreux contrats prévoient des obligations minimales, adaptées à la nature des biens et à la configuration des locaux. Il peut s’agir d’une alarme certifiée, d’une porte blindée, de grilles anti-effraction, d’une vitre sécurisée ou d’un système de vidéosurveillance. Si ces exigences contractuelles ne sont pas respectées au moment du sinistre, l’assureur peut réduire l’indemnité, voire refuser totalement la prise en charge.
  • L’assureur exige également une déclaration rapide du sinistre. La plupart des contrats imposent de prévenir l’assureur dans un délai de deux jours ouvrés. En parallèle, le dépôt de plainte est indispensable, car il constitue une preuve officielle du cambriolage et permet à l’assureur d’engager la procédure d’indemnisation. Un retard excessif dans ces démarches peut compliquer l’instruction du dossier.
  • Enfin, l’indemnisation dépend d’une évaluation précise des pertes. L’entreprise doit fournir une liste des biens volés ou détruits, accompagnée de factures, de photos, de numéros de série ou de tout autre élément permettant d’établir la réalité du préjudice. Plus les preuves sont complètes, plus le traitement du dossier est rapide et fluide.

4. Les biens généralement couverts

Lorsqu’un cambriolage survient, la multirisque professionnelle couvre en priorité les biens matériels appartenant à l’entreprise et conservés dans les locaux garantis. Cette protection constitue l’un des piliers du contrat, car les pertes matérielles peuvent rapidement atteindre plusieurs milliers d’euros, voire davantage pour certaines professions.

  • La première catégorie concerne le matériel professionnel. Cela englobe les outils de travail, les machines spécialisées, les équipements techniques, les appareils électroniques ou informatiques, les terminaux de paiement, les caisses enregistreuses et, plus largement, tout ce qui est indispensable au bon fonctionnement de l’activité.
  • La seconde catégorie concerne le stock et les marchandises. Les contrats couvrent généralement les produits finis, les matières premières, les marchandises destinées à la vente ou à la transformation, ainsi que les pièces détachées. Pour les entreprises ayant un stock important ou saisonnier, un cambriolage peut avoir un impact direct sur la trésorerie et la continuité de l’activité.

Les locaux eux-mêmes bénéficient également d’une prise en charge. La multirisque professionnelle couvre les détériorations causées par les cambrioleurs : vitrines brisées, portes fracturées, serrures endommagées, cloisons dégradées ou mobiliers fixés détruits.

Certains contrats prévoient aussi la couverture de biens spécifiques, comme des documents professionnels, des supports numériques, des maquettes ou des prototypes.

5. Ce que la multirisque professionnelle ne couvre pas toujours

Même si la multirisque professionnelle offre une protection large, elle n’inclut pas tout. Certains biens, certains types de vols et certaines circonstances d’intrusion échappent à la couverture standard. Connaître ces limites permet d’éviter de mauvaises surprises lors d’un sinistre.

  • Le premier point concerne les vols sans effraction. La plupart des contrats excluent les situations où les cambrioleurs n’ont pas eu besoin de forcer un accès. Une porte restée ouverte, une clé oubliée dans la serrure, un accès mal verrouillé ou une alarme non activée sont souvent assimilés à une négligence. Dans ces cas, l’assureur considère que les mesures élémentaires de protection n’ont pas été respectées, ce qui conduit généralement à un refus d’indemnisation.
  • Le second point porte sur les biens situés hors des locaux assurés. Les marchandises stockées dans un entrepôt non déclaré, le matériel laissé dans un véhicule, ou encore les outils conservés dans un garage personnel peuvent ne pas être couverts. Les vols commis à l’extérieur, lors d’un déplacement professionnel ou sur un chantier, relèvent d’autres garanties spécifiques. Ils n’entrent pas automatiquement dans le champ de la multirisque professionnelle, sauf si une extension a été souscrite.

Un autre point d’exclusion fréquent concerne les biens considérés comme sensibles. Les espèces, bijoux, métaux précieux, objets rares ou marchandises de très forte valeur sont souvent soumis à des plafonds très bas, voire totalement exclus. L’objectif de l’assureur est de limiter les risques liés aux biens facilement transportables ou particulièrement convoités. Les entreprises manipulant ce type de valeurs doivent donc vérifier si une garantie spéciale est nécessaire ou si un système de sécurité renforcé est exigé.

Certains contrats excluent également les vols commis par un salarié, un prestataire ou un membre du personnel. Ce type de sinistre est considéré comme un vol interne et relève souvent d’autres garanties optionnelles, lorsqu’elles existent. Les entreprises recevant du public ou employant un effectif important ont tout intérêt à s’en assurer.

Enfin, les exclusions concernent parfois les dégradations commises après l’intrusion, notamment lorsque celles-ci résultent d’actes de vandalisme sans vol/ La multirisque professionnelle peut couvrir le vandalisme, mais cette garantie n’est pas toujours incluse d’office. Il est donc essentiel de vérifier la présence d’une garantie dédiée ou d’une option spécifique. La compréhension de ces limites est indispensable pour ajuster son contrat, anticiper les risques et éviter les zones d’ombre.

👉 Une multirisque professionnelle bien choisie doit correspondre à la réalité du terrain et au niveau de vulnérabilité propre à chaque activité.

6. Les extensions et options utiles

Au-delà de la garantie vol incluse dans la plupart des multirisques professionnelles, plusieurs extensions permettent d’améliorer nettement la protection en cas de cambriolage. Ces options renforcent l’indemnisation, couvrent des situations habituellement exclues ou permettent de préserver la continuité de l’activité malgré le sinistre. Elles sont particulièrement recommandées pour les entreprises exposées ou manipulant du matériel sensible.

  • La première extension incontournable est la garantie pertes d’exploitation. Après un cambriolage, il n’est pas rare que l’entreprise doive fermer temporairement, réorganiser son activité ou remplacer du matériel stratégique avant de reprendre un rythme normal. La garantie pertes d’exploitation permet de compenser la baisse du chiffre d’affaires durant cette période, tout en couvrant les charges fixes (loyer, salaires, abonnements). Elle constitue un véritable filet de sécurité pour éviter une déstabilisation financière durable.
  • Une seconde extension utile concerne le renforcement de la garantie bris de glace. Elle couvre davantage de surfaces vitrées ou des éléments spécifiques, comme les enseignes lumineuses, les vitrages spéciaux ou les parois fragiles. Comme de nombreux cambriolages passent par une vitrine fracturée, cette option permet d’éviter des frais importants non pris en charge dans la formule de base.

Il existe aussi des garanties visant à élargir la définition du vol :

  • Certaines options, proposées par certains assureurs, couvrent les vols commis sans violence apparente, par ruse ou par usage frauduleux d’un dispositif d’accès. Cela peut inclure, selon les contrats, un vol réalisé via une carte magnétique copiée, une entrée obtenue par usurpation d’identité ou une intrusion facilitée par un dispositif électronique compromis. Ces situations, difficiles à prouver, ne sont généralement pas couvertes sans extension spécifique.
  • Une autre option intéressante concerne les biens transportés ou les marchandises situées hors des locaux. Pour les entreprises travaillant sur chantier, vendant sur les marchés, se déplaçant chez les clients ou utilisant régulièrement un véhicule professionnel, cette extension permet de protéger le matériel en dehors du site principal. Elle évite les trous de garantie fréquents lorsque les biens ne sont pas strictement entreposés dans le local assuré.
  • Certains assureurs proposent, en option, la couverture du matériel de valeur, des espèces ou des biens sensibles au-delà des plafonds standards. Cela peut être utile pour les commerces manipulant des objets coûteux, les artistes possédant des œuvres uniques ou les entreprises stockant des équipements électroniques haut de gamme.
  • Dans certains contrats, des options dédiées au renforcement de la sécurité prennent en charge une partie des coûts d’installation de systèmes d’alarme certifiés, de portes blindées ou de dispositifs anti-intrusion exigés par le contrat. Cette démarche double l’intérêt de renforcer la sécurité tout en respectant les obligations contractuelles, ce qui garantit une indemnisation sans discussion en cas de sinistre.

7. Comment optimiser sa protection contre le cambriolage ?

Même avec une bonne multirisque professionnelle, la meilleure manière de réduire le risque de cambriolage et d’assurer une indemnisation complète consiste à renforcer la prévention. La sécurité du local, la qualité des preuves et la rigueur dans la gestion des biens jouent un rôle décisif. Une entreprise bien préparée limite les dommages, accélère la reprise d’activité et évite les litiges avec l’assureur.

La première étape consiste à sécuriser les accès. Une porte blindée correctement posée, une serrure multipoints, un rideau métallique solide ou une vitrine anti-effraction constituent des barrières qui dissuadent de nombreux intrus. Les cambrioleurs recherchent avant tout la facilité ; un local bien protégé est souvent épargné au profit d’une cible plus vulnérable. Il est donc conseillé de vérifier régulièrement l’état des serrures, de remplacer toute pièce fragilisée et de faire intervenir un professionnel en cas d’usure ou de défaut de verrouillage.

L’installation d’une alarme ou d’un système de vidéoprotection figure également parmi les mesures les plus efficaces. Une alarme certifiée, connectée à un centre de télésurveillance, permet une intervention rapide en cas d’intrusion. Elle renforce la sécurité et répond souvent aux exigences du contrat d’assurance. Un système de vidéosurveillance, quant à lui, peut fournir des preuves précieuses pour identifier les auteurs du cambriolage et documenter le dossier auprès de l’assureur.

La gestion interne du matériel joue aussi un rôle important. Tenir un inventaire à jour des biens professionnels, conserver les factures, noter les numéros de série et réaliser des photos du matériel facilite considérablement l’évaluation des pertes. Une bonne organisation permet à l’assureur de vérifier rapidement la réalité du préjudice et d’accélérer l’indemnisation. À l’inverse, un dossier incomplet peut entraîner des retards ou des montants revus à la baisse.

En parallèle, il est utile de sensibiliser l’équipe. S’assurer que les personnes présentes dans l’entreprise ferment correctement les accès, activent l’alarme, rangent les objets de valeur dans les zones sécurisées et respectent les procédures de fermeture limite les risques de sinistre. Une négligence, même ponctuelle, peut compromettre la prise en charge par l’assurance.

Enfin, il est recommandé de relire régulièrement son contrat de multirisque professionnelle. L’activité évolue, le matériel change, les valeurs stockées augmentent parfois de manière saisonnière. Vérifier les plafonds d’indemnisation, adapter les garanties ou ajouter une extension permet d’éviter la sous-assurance et de conserver une couverture parfaitement alignée avec la réalité de l’entreprise.

👉 Une protection efficace résulte donc d’un équilibre entre mesures préventives et couverture assurantielle. En renforçant la sécurité et en maintenant un contrat adapté, vous réduisez le risque de sinistre tout en maximisant vos chances d’être indemnisé rapidement et intégralement en cas de cambriolage.

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