Le parcours menant au titre d’expert-comptable est reconnu pour sa longueur et son exigence. Il combine études théoriques, spécialisation progressive et expérience pratique au sein d’un cabinet. Trois diplômes jalonnent cette progression : le DCG, le DSCG et le DEC.
Le Diplôme de Comptabilité et de Gestion (DCG), correspond à une licence (bac +3). Il constitue la première étape pour accéder à la profession. Son programme couvre la comptabilité financière, le droit des affaires, le droit social et fiscal, le management, la finance d’entreprise ainsi que les systèmes d’information. L’objectif est de former une base solide en gestion et comptabilité, afin de préparer les étudiants à des études plus avancées. Beaucoup choisissent de travailler en cabinet dès cette étape, ce qui leur permet de gagner une première expérience concrète.
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Le Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion (DSCG), de niveau bac +5, vient ensuite approfondir ces acquis. Équivalent à un master, il aborde la comptabilité avancée, l’audit, le contrôle de gestion, la finance approfondie, le droit des sociétés et la fiscalité internationale. Il prépare les étudiants à prendre des responsabilités élevées, à encadrer des équipes et à participer aux prises de décisions stratégiques. À l’issue de ce diplôme, les candidats peuvent entamer le stage professionnel obligatoire qui mène au titre d’expert-comptable.
Le Diplôme d’Expertise Comptable (DEC), de niveau bac +8, marque l’aboutissement du parcours. Pour s’y présenter, il faut valider le DSCG et effectuer un stage de trois ans en cabinet, sous la supervision d’un maître de stage agréé. Ce stage rémunéré confronte l’étudiant à la réalité du métier : établissement des comptes, missions fiscales, accompagnement stratégique et conseil aux entreprises. Le DEC se compose de deux épreuves écrites – la réglementation professionnelle et la révision contractuelle – ainsi que d’une soutenance de mémoire sur un sujet lié à la profession.
Au total, il faut en moyenne huit années après le bac pour obtenir le titre d’expert-comptable. C’est un chemin exigeant, mais reconnu et valorisé à l’échelle internationale.
2. Les conditions pour exercer
La profession d’expert-comptable est réglementée et encadrée par l’Ordre des Experts-Comptables, garant de la qualité et de l’éthique.
Pour exercer, le professionnel doit s’inscrire au tableau de l’Ordre. Cette formalité est indispensable : sans elle, il est illégal de se présenter ou d’agir comme expert-comptable.
L’inscription atteste que le professionnel répond aux conditions de compétence, de moralité et de respect des règles de la profession.
3. Les obligations de l’expert-comptable
L’exercice repose également sur le respect d’un code de déontologie strict. L’expert-comptable doit :
- rester indépendant pour éviter tout conflit d’intérêts
- agir avec probité et intégrité
- garantir la confidentialité des informations confiées par ses clients
- exécuter chaque mission avec rigueur et compétence
Ces principes permettent de bâtir et de maintenir une relation de confiance avec les clients.
La formation continue est une autre exigence incontournable. Dans un environnement où la fiscalité, le droit social et les réglementations évoluent sans cesse, l’expert-comptable doit actualiser en permanence ses connaissances. Cette obligation est contrôlée par l’Ordre, et son non-respect peut entraîner des sanctions.
Les missions autorisées par la loi sont :
- tenir, surveiller et réviser les comptes des entreprises
- délivrer des attestations et certifications sur leur régularité
- conseiller en matière de gestion, fiscalité, stratégie ou organisation
- réaliser des audits contractuels
En cas de manquement aux règles de la profession, les sanctions peuvent aller de l’avertissement à l’interdiction temporaire d’exercer, voire à la radiation définitive du tableau de l’Ordre. Ces obligations structurent la profession et assurent la protection des clients comme des experts-comptables eux-mêmes.
4. Les assurances indispensables
Exercer en tant qu’expert-comptable implique une responsabilité importante, car chaque mission peut avoir des répercussions financières sérieuses pour les clients. La moindre erreur dans une déclaration, une omission ou un retard peut entraîner des pénalités, voire des litiges. C’est pourquoi certaines assurances sont obligatoires et d’autres fortement conseillées, afin de protéger à la fois le professionnel et sa clientèle.
La première assurance incontournable est la RC Pro. Elle constitue une obligation légale pour tout expert-comptable inscrit à l’Ordre. Concrètement, elle couvre les conséquences financières d’une faute professionnelle, qu’il s’agisse d’un oubli dans une déclaration fiscale, d’une erreur dans l’établissement des comptes ou d’une évaluation incorrecte pouvant impacter la trésorerie d’une entreprise. Cette protection est double : elle met le professionnel à l’abri de réclamations coûteuses et rassure ses clients quant à la fiabilité de ses services.
La garantie financière est exigée lorsque l’expert-comptable détient ou manipule des fonds pour le compte de ses clients. Elle assure le remboursement des sommes confiées en cas de défaillance du cabinet ou de faute grave. Sans cette garantie, un client risquerait de perdre les fonds déposés si le cabinet rencontrait des difficultés. Avec elle, il bénéficie d’une sécurité indispensable qui participe à la confiance dans la relation avec son expert-comptable.
L’assurance multirisque professionnelle, n’est pas imposée par la loi mais s’avère essentielle pour couvrir l’ensemble de l’activité. Elle protège les locaux du cabinet, le matériel informatique, les logiciels spécialisés et les archives, qu’elles soient papier ou numériques. Ses extensions permettent de se prémunir contre les sinistres tels que le vol, l’incendie ou les dégâts des eaux, et peuvent inclure une indemnisation pour la perte d’exploitation en cas d’arrêt forcé de l’activité. Cette assurance complète les garanties précédentes en sécurisant les moyens matériels indispensables à l’exercice du métier.
En somme, les assurances ne sont pas de simples formalités : elles garantissent la pérennité du cabinet, protègent le professionnel contre les aléas et renforcent la confiance d’une clientèle qui confie ses comptes et sa stratégie à un partenaire de confiance.