Les risques spécifiques au métier de vitrier
Travailler le verre n’a rien d’anodin. En tant que vitrier, vous exercez un métier exigeant, qui mêle technicité, précision et vigilance constante. Chaque intervention comporte son lot de dangers, pour vous comme pour votre environnement professionnel. Voici les principaux risques auxquels vous pouvez être confronté :
Bris de glace accidentel lors de l’installation
Une vitre qui se fend au moment de la pose, un double vitrage qui tombe et se brise en mille morceaux… Ces situations sont fréquentes. Or, le coût de remplacement du verre, associé aux retards sur le chantier, peut vite alourdir la facture. Sans assurance, c’est à vous d’assumer l’intégralité des frais.
Coupures graves ou blessures pendant la manipulation
Le verre est un matériau tranchant et parfois imprévisible. Une mauvaise prise, un geste trop rapide ou un outil mal utilisé peuvent provoquer des coupures profondes, voire des blessures handicapantes. Cela peut vous conduire à interrompre votre activité temporairement, avec des conséquences économiques non négligeables.
Chutes d’objets lourds ou de hauteur sur un chantier
Vous intervienez souvent sur des échafaudages, dans des cages d’escalier ou en hauteur. Le transport de vitrages ou de cadres lourds augmente le risque de chute. Ces incidents peuvent causer des dégâts matériels, blesser un tiers (client, passant, autre artisan), ou entraîner des blessures corporelles graves pour vous-même.
Dommages à un bien appartenant à un client
Un coup de marteau mal placé, une rayure sur un parquet, un vitrage mal posé qui abîme un mur fraîchement rénové… Les risques de détériorer un bien chez le client sont réels. Même si l’erreur es involontaire, c’est votre responsabilité professionnelle qui sera engagée.
Erreur de pose ou défaut d’étanchéité
Une pose mal réalisée peut provoquer des infiltrations d’eau, des déperditions de chaleur ou des fissures structurelles. Ces défauts, constatés parfois plusieurs semaines après l’intervention, peuvent entraîner des réclamations coûteuses : réparation, indemnisation, expertise… Là encore, votre activité peut être mise en péril sans couverture adaptée.
La garantie décennale : une obligation pour les vitriers du bâtiment
Si vous intervienez sur des chantiers de construction ou de rénovation affectant la solidité d’un ouvrage ou son usage, vous êtes concerné par la garantie décennale. Et contrairement à la RC Pro, la décennale est obligatoire pour les professionnels du bâtiment, y compris les vitriers, dès lors que leurs travaux sont structurels ou intégrés à l’ouvrage.
Qu’est-ce que la garantie décennale ?
Il s’agit d’une assurance qui couvre, pendant 10 ans après la réception des travaux, les dommages graves qui :
- Compromettent la solidité de l’ouvrage (par exemple, une baie vitrée encastrée qui fragilise la structure),
- Rendent l’ouvrage impropre à sa destination (ex : infiltration d’eau à travers une façade vitrée, défaut d’isolation thermique ou acoustique).
Cette garantie s’applique même si le dommage apparaît plusieurs années après la fin du chantier.
Concrètement, quand etes-vous concerné ?
Vous devez souscrire une assurance décennale si :
- Vous posez des vitrages intégrés dans la structure du bâtiment (verrières, façades, murs rideaux, fenêtres encastrées),
- Vous intervenez sur des ouvrages ne pouvant être dissociés sans détériorer le bâti,
- Vous travaillez en tant que sous-traitant ou artisan indépendant dans le cadre d’un contrat de construction.
En revanche, si vous réalisez uniquement des prestations dépannage, remplacement ou miroiterie décorative, vous n’êtes pas concerné par cette obligation (mais la RC Pro reste indispensable).
Pourquoi est-ce si important ?
Sans garantie décennale, vous vous exposez à un risque financier majeur : en cas de sinistre grave, vous pourriez être condamné à indemniser toi-même votre client…
De plus, certains maîtres d’ouvrage, architectes ou promoteurs refuseront de travailler avec vous si vous ne pouvez pas fournir une attestation décennale.