1. En résumé
- ➜ Le métier de fleuriste est accessible sans diplôme, mais une formation est recommandée pour maîtriser les compétences techniques, commerciales et organisationnelles indispensables.
- ➜ Les diplômes de référence vont du CAP Fleuriste pour les bases du métier au BP puis au BM Fleuriste pour viser davantage d’autonomie, de responsabilités et une posture de chef d’entreprise.
- ➜ Pour s’installer légalement, le fleuriste doit créer son entreprise via le guichet unique, être immatriculé au RNE et respecter les règles spécifiques aux établissements recevant du public, notamment en matière de travaux et d’accessibilité.
- ➜ Vis-à-vis des clients, l’affichage clair, lisible et complet des prix toutes taxes comprises est une obligation prévue par le Code de la consommation.
- ➜ Enfin, le métier implique des enjeux d’hygiène, de sécurité et d’assurance : prévention de l’exposition aux résidus de pesticides, mise en place de routines adaptées et souscription de garanties (RC Pro, multirisque, pertes d’exploitation) en fonction des risques réels de l’activité.
Sur le papier, vous pouvez devenir fleuriste sans détenir un diplôme obligatoire : le métier n’est pas verrouillé par une condition de qualification comme certaines professions réglementées. En revanche, c’est précisément parce que l’activité est très technique et très exposée aux erreurs qu’une formation reste, dans la pratique, le choix le plus sécurisant : elle permet de maîtriser les savoir-faire du métier, au-delà de la seule fibre artistique (connaissance des végétaux, techniques de composition, conseil et vente, organisation et rigueur au quotidien).
Concrètement, une formation vous fait gagner du temps et de la crédibilité dès vos premiers mois d’activité. Elle vous apprend à travailler vite sans sacrifier la qualité, à limiter la casse et les pertes (fleurs fragiles, stockage, chaîne du froid, rotations), à présenter une vitrine cohérente, à gérer une commande complexe (mariage, deuil, événement d’entreprise) et à communiquer avec un client qui n’a pas toujours les mots pour décrire ce qu’il attend. Elle vous donne aussi des réflexes commerciaux précieux : transformer une demande floue en vente claire, défendre un prix, proposer une alternative quand une variété manque, fidéliser sans brader.
Le parcours le plus courant pour entrer dans le métier, c’est le CAP « Fleuriste ». Il s’agit du diplôme de référence pour apprendre les bases et accéder aux premiers postes en boutique, souvent via l’apprentissage, avec un niveau d’études CAP ou équivalent.
Si vous visez plus que l’exécution, le BP Fleuriste vous permet de franchir un cap. Cette formation conduit à un niveau « bac ou équivalent », et il est généralement choisi par celles et ceux qui veulent gagner en autonomie, prendre des responsabilités, encadrer, développer une offre et, à terme, diriger une boutique.
Enfin, si votre objectif est d’aller vers une expertise plus poussée et une posture de chef d’entreprise, il existe aussi des formations au-dessus du BP, comme le BM Fleuriste, positionné à un niveau bac + 2.
3. Les obligations pour vous installer légalement
Avant de vendre le moindre bouquet, vous devez d’abord exister juridiquement. Concrètement, cela passe par la création de votre entreprise et par des formalités qui se font désormais en ligne sur le « guichet unique ». Depuis le 1er janvier 2023, le guichet unique est le point d’entrée obligatoire pour les formalités d’entreprise ; et depuis le 30 juin 2023, l’ensemble des démarches (création, modification, cessation) y est accessible.
Une fois ces formalités réalisées, votre entreprise est immatriculée au Registre national des entreprises (RNE). Ce n’est pas un détail administratif : l’immatriculation vous permet de justifier officiellement de l’existence de votre activité, ce qui devient vite indispensable au quotidien (ouvrir un compte bancaire professionnel, contractualiser avec certains fournisseurs, répondre à une demande d’un bailleur, d’un partenaire ou d’une assurance). Pour obtenir un justificatif, vous pouvez récupérer en ligne un extrait d’immatriculation au RNE via le service de l’INPI, gratuitement.
Enfin, si vous ouvrez une boutique, vous entrez dans le cadre des établissements recevant du public (ERP). Dès qu’il y a accueil de clients dans un local, vous devez intégrer les contraintes associées, et notamment la question des travaux. La création, l’aménagement ou la modification d’un ERP doivent être autorisés par la mairie. En clair : dès que vos travaux relèvent de l’aménagement ou de la modification de l’ERP, vous ne pouvez pas engager le chantier sans autorisation préalable, même si le projet vous paraît simple.
Sur l’accessibilité, le cadre est posé par le Code de la construction et de l’habitation, qui regroupe les dispositions relatives à l’accessibilité des bâtiments, avec l’objectif de permettre l’accueil de tous les publics, notamment des personnes en situation de handicap.
4. Vos obligations vis-à-vis des clients
En boutique, l’affichage des prix est une règle de base, et ce n’est pas un simple « conseil de bonne pratique ». Vous devez informer vos clients sur les prix de vos produits par marquage, étiquetage, affichage ou tout autre procédé approprié : c’est le principe posé par le Code de la consommation.
Dans les faits, cela signifie que vos prix doivent être présentés de manière lisible et compréhensible, afin que le client puisse connaître le montant à payer et comparer facilement. Service-Public rappelle explicitement cette exigence de lisibilité et de compréhension, avec l’objectif d’éviter toute tromperie.
Enfin, au-delà de la simple « présence » d’un prix, les textes imposent aussi une information claire sur le montant total effectivement payé par le consommateur, exprimé en euros et toutes taxes comprises, quel que soit le support utilisé.
5. Hygiène, sécurité et gestion du risque
Même si l’on n’y pense pas toujours au moment de se lancer, le métier de fleuriste peut exposer à des résidus de produits phytopharmaceutiques présents sur certaines fleurs, notamment importées. Le sujet a gagné en visibilité ces dernières années, avec des enquêtes et témoignages qui mettent en avant l’enjeu d’une exposition professionnelle répétée lors de la manipulation, de la coupe et de l’entretien des fleurs au quotidien.
En pratique, cela vous pousse à traiter l’hygiène et la sécurité comme une routine métier à part entière, au même titre que la qualité des bouquets. Sans transformer votre boutique en laboratoire, vous gagnez à formaliser des gestes simples et réguliers autour de la réception et du stockage, de l’aération des espaces de travail, du lavage des mains après manipulation, de l’organisation du plan de travail et de l’information de l’équipe. Et puisque le risque ne se limite pas à « l’intoxication » mais couvre aussi les litiges, les dommages et les arrêts d’activité, ces réflexes doivent aller de pair avec une couverture d’assurance cohérente avec vos risques réels, notamment si vous avez un local, du stock, des salariés ou une forte activité événementielle.
6. Quelles assurances pour un fleuriste ?
Dans la plupart des situations, aucun texte n’impose au fleuriste de souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle.
En revanche, l’absence d’obligation « par défaut » ne vous protège pas : votre responsabilité peut être engagée dès qu’un dommage est causé à un tiers dans le cadre de votre activité, qu’il soit corporel, matériel ou immatériel. Et, c’est précisément l’objet de la RC Pro : couvrir les conséquences financières des dommages que vous pourriez causer à des tiers pendant votre activité.
Pour une boutique de fleurs, le socle le plus logique est souvent une multirisque professionnelle : elle protège les biens (local, aménagements, matériel, chambre froide, marchandises) et peut comprendre - en option - la esponsabilité civile. Si vous souhaitez sécuriser votre chiffre d’affaires, la garantie « perte d’exploitation » est un point clé : elle peut indemniser l’entreprise lorsqu’un sinistre bloque l’activité et provoque une baisse de revenus.
Enfin, vos besoins réels dépendent de votre façon de travailler :
- ● Si vous livrez, vous devez vérifier que vos déplacements sont bien couverts en « usage professionnel » et, si vous avez des salariés qui utilisent leur véhicule personnel pour des déplacements professionnels, une couverture de type « auto missions » peut être pertinente.
- ● Si vous intervenez sur des mariages, événements ou installations hors boutique, vous devez aussi vous assurer que les garanties s’appliquent « hors des murs » et dans les lieux où vous opérez, car c’est souvent là que les sinistres sont les plus coûteux (casse, dommage au lieu, litige sur une prestation).