Par Jean-David Boussemaer, le 7 novembre 2025 - 7 min de lecture

Les 6 étapes de création d'un établissement secondaire

Ouvrir un établissement secondaire est une étape importante dans la vie d’une entreprise. Elle marque souvent une phase d’expansion, un rapprochement avec la clientèle ou une diversification des activités. Cette opération implique des démarches administratives précises et un certain nombre d’obligations légales.

etablissement secondaire

1. En résumé

  • L’ouverture d’un établissement secondaire marque une étape stratégique d’expansion pour une entreprise et nécessite une définition claire de ses objectifs, de sa nature et de sa raison d’être.
  • Le choix et l’aménagement du local doivent être rigoureusement pensés pour garantir visibilité, conformité aux normes et efficacité opérationnelle dès le lancement.
  • La déclaration officielle via le guichet unique de l’INPI est obligatoire pour obtenir un numéro SIRET et assurer la régularité administrative, fiscale et sociale du nouvel établissement.
  • Il est essentiel d’informer les partenaires, de mettre à jour les documents administratifs et commerciaux afin d’assurer la cohérence et la crédibilité de l’entreprise.
  • Il faut anticiper les conséquences fiscales, sociales et assurer correctement le nouveau site pour protéger les biens, les salariés et l’activité dans son ensemble.

2. Définir la nature et les objectifs du nouvel établissement

Avant de se lancer dans les démarches administratives, il est essentiel de bien définir la nature et les objectifs de l’établissement que l’on souhaite ouvrir. Cette étape, souvent négligée, conditionne pourtant la réussite du projet à long terme.

Un établissement secondaire se distingue par son autonomie opérationnelle : il s’agit d’un lieu d’exploitation fixe et durable, distinct du siège social, où l’entreprise exerce tout ou partie de son activité. Cela peut être, selon les besoins, une boutique pour vendre des produits, un bureau commercial, un atelier de fabrication, ou encore un entrepôt logistique. L’important est que l’activité y soit réalisée de manière continue, avec des moyens matériels et humains propres.

Il ne faut pas le confondre avec une simple représentation temporaire ou un bureau relais. Une antenne ponctuelle ouverte pour un salon, une foire ou une mission courte ne constitue pas un établissement secondaire au sens juridique du terme. La distinction a son importance, car elle détermine les obligations déclaratives, fiscales et sociales de l’entreprise.

Cette phase de définition doit également s’accompagner d’une réflexion stratégique : pourquoi ouvrir ce nouvel établissement ? Est-ce pour se rapprocher d’un bassin de clients, fluidifier la logistique, tester un nouveau marché, ou renforcer la présence d’une marque dans une zone géographique clé ? Les motivations orienteront les décisions à venir.

Une fois les objectifs clarifiés, il convient d’ajuster le projet à la réalité du terrain. Cela passe par :

  • une étude de marché locale afin d’évaluer la demande, la concurrence et les habitudes de consommation ;
  • la recherche d’un emplacement adapté au type d’activité et à la cible visée ;
  • l’estimation des coûts d’installation et de fonctionnement (loyer, charges, personnel, communication) ;
  • la planification du recrutement, si le site nécessite la présence permanente de collaborateurs ;
  • et le choix du régime fiscal et social le plus avantageux selon la nature de l’activité exercée et la localisation du nouvel établissement.

👉 Définir la nature et les objectifs du nouvel établissement revient à poser les fondations du projet. Une analyse rigoureuse en amont permet de limiter les risques financiers et juridiques, tout en garantissant la cohérence globale de la stratégie de développement de l’entreprise.

3. Trouver et équiper le local

Une fois la décision d’ouverture prise et le projet clairement défini, la recherche du local devient une étape déterminante. Le choix de l’emplacement ne doit rien au hasard : il conditionne la visibilité, la fréquentation et, à terme, la rentabilité du nouvel établissement.

Avant tout, il convient d’évaluer la zone géographique la plus pertinente selon l’activité. Une boutique privilégiera un emplacement à fort passage piétonnier, tandis qu’un atelier nécessitera plutôt une zone artisanale accessible et bien desservie. Le choix du local doit donc concilier contraintes économiques (coût du loyer, taxes locales) et exigences pratiques (surface, accessibilité, stationnement, proximité des clients ou des fournisseurs).

Une fois le lieu trouvé, la signature du bail commercial mérite une attention particulière. Ce contrat engage l’entreprise pour plusieurs années : il fixe la durée (généralement 9 ans), le montant du loyer, les conditions de révision, ainsi que les clauses relatives à la résiliation et à la répartition des travaux. Il est souvent utile de se faire accompagner par un professionnel du droit ou de l’immobilier afin de sécuriser les termes du bail et éviter toute ambiguïté.

Ensuite, vient la question de la conformité du local. Avant d’y exercer une activité, il faut s’assurer que le lieu respecte toutes les normes en vigueur :

  • sécurité incendie et électrique, pour protéger les salariés et le public ;
  • accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, conformément à la réglementation ;
  • hygiène et ventilation, notamment dans les établissements recevant du public ou manipulant des denrées alimentaires.

Ces vérifications sont essentielles, car une mise en conformité tardive peut engendrer des coûts supplémentaires ou même retarder l’ouverture du site.

Enfin, le local doit être équipé et aménagé selon la nature de l’activité. Le mobilier, le matériel informatique, les machines de production ou les outils spécifiques doivent être choisis avec soin pour garantir un fonctionnement optimal dès le démarrage. Il faut également penser à la signalétique (enseigne, affichage obligatoire, marquage intérieur) et à la mise en réseau des outils numériques (connexion internet, téléphonie, logiciels de gestion).

👉 Trouver et équiper un local ne consiste pas simplement à disposer d’un lieu d’exploitation, mais à créer un environnement de travail fonctionnel, conforme et cohérent avec l’image de l’entreprise.

4. Déclarer l’ouverture auprès du guichet unique

L’ouverture d’un établissement secondaire doit impérativement faire l’objet d’une déclaration officielle. Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches liées à la vie d’une entreprise – création, modification ou cessation d’activité – s’effectuent exclusivement sur le guichet unique des formalités des entreprises, géré par l’INPI.

Cette plateforme centralise l’ensemble des formalités et remplace les anciens interlocuteurs (centres de formalités des entreprises, greffes, chambres consulaires, etc.).

Dans le cas de l’ouverture d’un établissement secondaire, la démarche est considérée comme une modification de la situation de l’entreprise existante. Le dirigeant doit donc effectuer une déclaration en ligne depuis son espace personnel sur le site du guichet unique.

Cette déclaration doit être accompagnée de plusieurs pièces justificatives :

  • un justificatif de jouissance des locaux (bail commercial, attestation de propriété ou contrat de domiciliation) ;
  • la pièce d’identité du représentant légal ;
  • et, le cas échéant, une autorisation ou licence selon la nature de l’activité exercée.

Une fois le dossier validé, la plateforme transmet automatiquement les informations aux organismes compétents :

  • l’INSEE, qui attribuera un numéro SIRET distinct ;
  • le greffe du tribunal de commerce ;
  • l’Urssaf ;
  • et l’administration fiscale.

👉 La réception du nouveau numéro SIRET officialise l’existence juridique de l’établissement secondaire. À partir de ce moment, il est considéré comme un lieu d’exploitation à part entière, pouvant émettre des factures, accueillir des salariés et réaliser des opérations commerciales. Effectuer cette déclaration avec rigueur est donc primordial : elle garantit la conformité de l’entreprise vis-à-vis de la loi et conditionne la régularité de ses futures obligations sociales et fiscales <

5. Informer les partenaires et mettre à jour les documents administratifs

Une fois l’ouverture de l’établissement secondaire officiellement enregistrée, l’entreprise doit veiller à communiquer clairement cette nouvelle implantation à l’ensemble de ses interlocuteurs. Cette étape, souvent perçue comme secondaire, joue pourtant un rôle essentiel dans la cohérence de l’image de marque et dans la fluidité des relations commerciales.

La première action consiste à informer les partenaires clés : clients, fournisseurs, prestataires, banques, experts-comptables, assureurs, organismes publics et administrations. Cette communication permet d’éviter toute confusion concernant les livraisons, la facturation, la correspondance ou le suivi des dossiers. Elle peut se faire par courrier, par e-mail, via une newsletter, ou encore par une mise à jour sur les réseaux professionnels.

Pour les entreprises qui accueillent du public ou travaillent avec une clientèle locale, il peut aussi être judicieux d’organiser une communication spécifique autour de cette ouverture : annonce sur le site internet, publication sur les réseaux sociaux, ou affichage sur le point de vente principal. Ce type de démarche renforce la visibilité du nouvel établissement et valorise le dynamisme de l’entreprise.

Sur le plan administratif, il est indispensable de mettre à jour tous les documents officiels et supports commerciaux afin qu’ils reflètent la nouvelle situation de l’entreprise. Cela inclut :

  • les mentions légales du site internet, qui doivent mentionner le siège social et les établissements secondaires le cas échéant ;
  • les devis, factures, bons de commande et contrats commerciaux, où l’adresse du nouvel établissement doit apparaître si l’activité y est exercée ;
  • les courriers, signatures électroniques, plaquettes commerciales et documents marketing, pour assurer la cohérence des informations diffusées.

Ces mises à jour ne sont pas uniquement une question d’image : elles ont également une portée juridique et comptable. En cas de contrôle ou de litige, toute incohérence entre les documents officiels et la réalité opérationnelle de l’entreprise pourrait soulever des difficultés.

👉 Informer ses partenaires et actualiser sa documentation, c’est garantir une transition fluide vers la nouvelle organisation tout en renforçant la crédibilité et la conformité de l’entreprise auprès de l’ensemble de ses interlocuteurs.

6. Anticiper les aspects fiscaux et sociaux

L’ouverture d’un établissement secondaire ne se limite pas à une simple formalité administrative. Elle entraîne également des conséquences fiscales et sociales qu’il convient d’anticiper avec rigueur pour éviter tout redressement ou litige ultérieur.

Sur le plan fiscal, chaque établissement secondaire est susceptible d’être rattaché à un centre des impôts différent de celui du siège social. Cela concerne notamment la cotisation foncière des entreprises (CFE), qui dépend de la commune dans laquelle l’activité est exercée. L’entreprise doit donc déclarer le lieu d’exercice au service des impôts des entreprises (SIE) compétent, afin que la base d’imposition soit correctement établie.

En pratique, un formulaire spécifique (généralement le formulaire n° 1447-C) doit être complété dans les 15 jours suivant le début d’activité de l’établissement. Cette démarche permet à l’administration fiscale de déterminer la part de CFE due pour ce nouveau site.

D’autres taxes peuvent également entrer en jeu selon la nature de l’activité ou la localisation : taxe foncière, contribution économique territoriale (CET), ou encore taxes spécifiques liées à certains secteurs (hôtellerie, artisanat, restauration, etc.). Il est donc recommandé de se renseigner auprès du SIE ou de son expert-comptable pour connaître les obligations précises applicables.

Sur le plan social, l’ouverture d’un établissement secondaire peut impliquer la création d’un nouvel effectif salarié ou le transfert de collaborateurs existants. Dans les deux cas, plusieurs formalités s’imposent :

  • une déclaration préalable à l’embauche (DPAE) doit être effectuée auprès de l’Urssaf avant toute prise de poste ;
  • un registre unique du personnel propre à l’établissement doit être tenu à jour ;
  • l’entreprise doit veiller au respect des obligations d’affichage (horaires de travail, consignes de sécurité, coordonnées de l’inspection du travail, etc.) ;
  • si le site emploie plus de 20 salariés, un règlement intérieur devient obligatoire.

Il convient aussi d’identifier si le nouvel établissement relève d’une convention collective spécifique (par exemple, en cas d’activité différente de celle du siège). Cette vigilance évite les erreurs de classification ou de paie.

Enfin, si le site dispose d’une direction autonome, il peut être considéré comme un établissement distinct au sens du droit du travail, impliquant la désignation de représentants du personnel et l’application de certaines règles propres.

👉 Anticiper ces aspects fiscaux et sociaux dès la phase de préparation permet non seulement d’assurer la conformité légale de l’entreprise, mais aussi de démarrer l’activité du nouvel établissement dans les meilleures conditions, sans perte de temps ni mauvaise surprise.

7. Souscrire ou adapter les assurances professionnelles

L’ouverture d’un établissement secondaire représente une évolution majeure dans la vie de l’entreprise, et cette évolution doit impérativement s’accompagner d’une vérification approfondie des contrats d’assurance. Trop souvent négligée, cette étape est pourtant essentielle pour protéger efficacement les nouveaux locaux, le matériel, les salariés et l’activité elle-même.

La première garantie à envisager est la multirisque professionnelle. Ce contrat global couvre les principaux risques matériels auxquels le nouvel établissement peut être exposé : incendie, dégât des eaux, explosion, vol, vandalisme, bris de glace ou catastrophe naturelle. Elle protège à la fois les locaux, les équipements (machines, ordinateurs, mobilier, outillage) et les marchandises. En cas de sinistre, elle permet d’éviter une interruption d’activité prolongée et de préserver la continuité de l’exploitation.

À cela s’ajoute la RC Pro, indispensable pour couvrir les dommages matériels, immatériels ou dommages corporels que l’entreprise pourrait causer à des tiers dans le cadre de son activité. L’ouverture d’un nouvel établissement, surtout s’il accueille du public ou des clients, augmente mécaniquement les situations à risque : une chute dans un magasin, un dommage lié à une prestation, ou encore une erreur commise par un salarié sur le nouveau site peuvent engager la responsabilité de l’entreprise.

Pour les activités présentant des risques spécifiques (artisanat, restauration, métiers du bâtiment, santé, conseil, etc.), des garanties complémentaires peuvent s’avérer nécessaires :

  • assurance perte d’exploitation ;
  • protection juridique ;
  • assurance des stocks ;
  • bris de machine ;
  • assurance des véhicules professionnels.

Si l’entreprise dispose déjà d’un contrat d’assurance pour son siège, il ne suffit pas de supposer que celui-ci couvre automatiquement le nouvel établissement. Il est indispensable d’informer l’assureur / le courtier avant l’ouverture officielle afin d’ajuster les garanties et d’étendre la couverture à ce nouveau site. Cela permettra d’éviter toute lacune de protection, souvent constatée lorsque l’établissement secondaire n’a pas été déclaré.

Enfin, il est recommandé de profiter de cette révision pour réévaluer l’ensemble des contrats d’assurance professionnelle. L’évolution de l’activité, du chiffre d’affaires ou du matériel utilisé peut justifier une mise à jour des capitaux assurés ou des options souscrites.

👉 Adapter ses assurances lors de l’ouverture d’un établissement secondaire, c’est sécuriser l’investissement, protéger ses collaborateurs et garantir la pérennité de l’entreprise face aux imprévus. Une couverture bien calibrée est la meilleure alliée d’un développement maîtrisé.

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