Par Jean-David Boussemaer, le 11 décembre 2025 - 5 min de lecture

Comment calculer son point mort ? Méthode & exemples

Le point mort est un indicateur clé pour piloter votre activité. Il vous permet de savoir à partir de quel moment vous cessez de perdre de l’argent et commencez à en gagner. Sans ce repère, vous naviguez à vue : vous pouvez travailler beaucoup… sans jamais atteindre réellement la rentabilité.

point mort

1. En résumé

  • Le seuil de rentabilité est le niveau de chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise couvre toutes ses charges (fixes et variables) et cesse de perdre de l’argent.
  • Le point mort désigne le moment dans l’année où le seuil de rentabilité est atteint.
  • Le point mort vous permet de piloter votre activité : ajuster vos prix, décider de nouvelles dépenses et fixer des objectifs de ventes réalistes.

2. Comment calculer le point mort ?

Le point mort correspond au moment de l’année où vos produits ou services ont généré un chiffre d’affaires suffisant pour couvrir l’ensemble de vos charges, fixes et variables.

Pour calculer votre seuil de rentabilité et en déduire votre point mort, vous avez besoin de trois valeurs :

  • Votre montant de charges fixes annuelles : ce sont les dépenses qui ne dépendent pas directement de votre niveau d’activité (loyer, abonnement logiciel, assurance professionnelle, honoraires comptables, salaires fixes, etc.).
  • Votre montant de charges variables : ce sont les coûts qui augmentent avec votre chiffre d’affaires (matières premières, sous-traitance liée à chaque mission, commissions, frais de paiement, etc.).
  • Votre taux de marge sur coûts variables (TMCV) : c’est la part de votre chiffre d’affaires qui reste disponible pour couvrir vos charges fixes, une fois les charges variables payées.

Formule du taux de marge sur coûts variables :

  • Taux de marge sur coûts variables = (chiffre d’affaires – charges variables) / chiffre d’affaires.

Formule du seuil de rentabilité en chiffre d’affaires :

  • Seuil de rentabilité en chiffre d’affaires = charges fixes / taux de marge sur coûts variables.

3. Exemples précis

Exemple 1 : un freelance en marketing digital

Vos charges fixes annuelles :

  • Loyer de votre bureau : 6 000 € par an.
  • Logiciels (suite Adobe, outils de mailing & CRM) : 1 800 € par an.
  • Assurance RC pro et multirisque bureau : 600 € par an.
  • Comptable : 1 200 € par an.
  • Autres frais fixes (téléphonie, internet, etc.) : 2 400 € par an.
  • 👉 Total des charges fixes annuelles = 6 000 + 1 800 + 600 + 1 200 + 2 400 = 12 000 €.

Vos charges variables :

Vous travaillez avec un graphiste sous-traitant et des outils payés « à l’usage » pour certaines campagnes. En moyenne, à chaque fois que vous facturez 1 000 € à un client, vous avez 300 € de charges variables (graphiste, campagnes publicitaires, outils).

  • Ratio charges variables / chiffre d’affaires = 300 / 1 000 = 0,30, soit 30 %.
  • 👉 Votre taux de marge sur coûts variables est = 1 – 0,30 = 0,70 (ou 70 %).

Vous pouvez maintenant calculer votre seuil de rentabilité :

  • 👉 Seuil de rentabilité en chiffre d’affaires = 12 000 / 0,70 ≈ 17 143 €.

Cela signifie que vous devez réaliser environ 17 143 € de chiffre d’affaires sur l’année pour couvrir vos charges fixes et variables, et commencer à être rentable.

Si votre objectif est de réaliser 60 000 € de chiffre d’affaires annuel, votre point mort en jours est :

  • 👉 Point mort en jours = (seuil de rentabilité en chiffre d’affaires / chiffre d’affaires annuel) × 365 soit, dans votre cas : (17 143 / 60 000) × 365 ≈ 104 jours.

Concrètement, vous commencez à gagner de l’argent autour du 104ᵉ jour de l’année, donc début avril. Avant cette date, votre activité sert surtout à couvrir vos charges.

Exemple 2 : une boutique en ligne de vêtements

Charges fixes annuelles :

  • Abonnement à la plateforme e-commerce : 1 200 €.
  • Salaires et charges du gérant à temps plein : 24 000 €.
  • Loyer et charges de stockage : 8 000 €.
  • Assurance professionnelle (RC pro + stock) : 1 000 €.
  • Comptabilité, logiciels divers : 1 800 €.
  • 👉 Total des charges fixes = 36 000 €.

Charges variables :

Vous achetez des vêtements que vous revendez.

  • Prix d’achat moyen par article : 20 €.
  • Prix de vente moyen : 50 €.
  • Frais variables liés à la vente (commissions, frais de paiement, emballage, transport non refacturé, etc.) : 5 € par article.

Votre marge unitaire sur coûts variables est donc :

  • Marge unitaire = prix de vente – (prix d’achat + frais variables)
  • 👉 Marge unitaire = 50 – (20 + 5) = 25 €.

Votre taux de marge sur coûts variables se calcule ensuite à partir du chiffre d’affaires. Pour un article, le chiffre d’affaires est de 50 €, et la marge sur coûts variables est de 25 €.

  • Taux de marge sur coûts variables = marge sur coûts variables / chiffre d’affaires
  • 👉 Taux de marge sur coûts variables = 25 / 50 = 0,50, soit 50 %.

Vous pouvez maintenant calculer votre seuil de rentabilité en chiffre d’affaires :

  • Seuil de rentabilité en chiffre d’affaires = charges fixes / taux de marge sur coûts variables
  • 👉 Seuil de rentabilité en chiffre d’affaires = 36 000 / 0,50 = 72 000 €.

Votre boutique doit donc réaliser 72 000 € de chiffre d’affaires pour atteindre son seuil de rentabilité.

Vous pouvez aussi exprimer ce seuil de rentabilité en nombre d’articles à vendre :

  • nombre d’articles pour atteindre le seuil de rentabilité = charges fixes / marge unitaire
  • nombre d’articles = 36 000 / 25 = 1 440 articles.

Si vous vendez en moyenne 150 articles par mois, soit 1 800 articles par an, votre point mort en mois est : 1 440 / 150 ≈ 9,6 mois.

Vous commencez donc à devenir rentable vers la fin du dixième mois. Si vous estimez ce délai trop long, il vous faudra soit augmenter votre prix de vente, soit réduire vos charges fixes, soit améliorer vos marges (en renégociant vos coûts d’achat ou vos frais de livraison, par exemple).

4. Comment utiliser le point mort pour piloter votre activité ?

Le calcul du point mort n’est pas seulement un exercice théorique. Il peut vous aider à prendre des décisions très concrètes :

  • Vous pouvez ajuster vos prix en simulant l’impact d’une augmentation ou d’une baisse sur votre taux de marge sur coûts variables, donc sur votre seuil de rentabilité.
  • Vous pouvez mesurer l’effet d’une dépense supplémentaire sur vos charges fixes (par exemple un nouveau local, un salarié, un abonnement logiciel plus cher) et vérifier si votre volume d’activité permet réellement de l’absorber.
  • Vous pouvez aussi vous fixer des objectifs commerciaux clairs : nombre de missions, de ventes, d’abonnements à signer avant une certaine date pour atteindre votre point mort.

Avec Assurup souscrivez aux meilleurs contrats d'assurance, le plus rapidement possible et sans prise de tête :signe_victoire:


Et bénéficiez de conseils d’experts, d’une plateforme de gestion sécurisée, des tarifs prénégociés et sans frais de dossier, sans honoraires et sans frais de conseils.

Souscrivez votre assurance professionnelle en ligne

ikigaï

Quand la solidité de votre entreprise libère votre ikigaï

Vous avez déjà réfléchi à votre ikigaï, à votre vision, à l’alignement entre ce que vous voulez, ce que vous faites et la manière dont vous développez votre entreprise. Pourtant, il arrive un moment où quelque chose se dérègle subtilement. Les fondations sont là, la stratégie tient la route, mais de l’intérieur, vous sentez que le moteur n’est plus tout à fait le même...

Entrepreneuriat publié le 11 décembre 2025
product-market fit

Avez-vous le product-market fit ? Les signaux qui ne trompent pas

Vous pouvez avoir une idée brillante, une équipe compétente et même vos premiers clients… sans pour autant avoir trouvé le « product-market fit ». Cette notion est l’un des meilleurs thermomètres de la viabilité d’une entreprise naissante. Quand vous le comprenez vraiment, vous arrêtez de confondre « vendre un peu » avec « avoir un marché ».

Entrepreneuriat publié le 10 décembre 2025
calcul bfr

Comment calculer son BFR et éviter les pièges ?

De nombreuses entreprises rentables se retrouvent en tension financière simplement parce que leur cycle d’exploitation consomme du cash plus vite qu’il n’en génère. Le besoin en fonds de roulement est l’indicateur qui mesure exactement ce décalage. Bien le piloter pendant une phase de croissance est l’un des meilleurs moyens d’éviter la « crise de trésorerie de croissance ».

Entrepreneuriat publié le 28 novembre 2025