Par Jean-David Boussemaer, le 8 juillet 2025 - 7 min de lecture

Devenir naturopathe : formation, obligations et assurance

La naturopathie séduit de plus en plus de Français en quête de reconversion professionnelle. Mais attention : si devenir naturopathe semble à première vue accessible, il est essentiel de bien comprendre les étapes clés avant de se lancer. Formation, choix du statut, obligations légales, assurances… Autant d’aspects à maîtriser pour exercer sereinement et en toute légitimité.

devenir naturopathe

1. Le métier de naturopathe : une approche globale de la santé

Le naturopathe est un praticien de la prévention et de l’accompagnement. Il ne soigne pas une maladie mais accompagne ses clients vers un mieux-être durable en s’appuyant sur des méthodes naturelles et non médicales. Son approche est holistique : elle considère l’individu dans sa globalité - corps, esprit, hygiène de vie, alimentation, environnement - pour rétablir les équilibres perturbés.

Concrètement, un naturopathe peut proposer un rééquilibrage alimentaire, recommander des compléments naturels (plantes, huiles essentielles, oligo-éléments), conseiller des techniques de gestion du stress, voire utiliser des pratiques complémentaires comme la réflexologie ou les massages bien-être. Tout cela dans une logique d’éducation à la santé et de responsabilisation de la personne.

La naturopathie ne se substitue jamais à la médecine conventionnelle. Elle intervient en complément, pour prévenir les troubles chroniques ou soutenir l’organisme dans son processus d’auto-guérison. À ce titre, le naturopathe doit toujours rester dans le cadre de ses compétences, sans diagnostic ni prescription médicale.

2. Comment devenir naturopathe ?

Une formation non obligatoire… mais incontournable

La profession de naturopathe n’est pas réglementée par l’État en France. Aucun diplôme officiel n’est exigé pour exercer et il n’existe pas de cursus universitaire dédié. Cela signifie qu’en théorie, n’importe qui peut se proclamer naturopathe. Mais en pratique, suivre une formation sérieuse et reconnue est indispensable pour développer des compétences solides, inspirer confiance aux clients, et sécuriser son activité.

Les écoles de naturopathie proposent des programmes généralement répartis sur 1 à 3 années, avec un volume horaire conseillé de 1 200 heures minimum. Le contenu couvre l’anatomie, la physiologie, les fondements de la naturopathie, les techniques naturelles (phytothérapie, aromathérapie, nutrition, hygiène de vie), ainsi que des modules sur la relation d’aide ou la gestion d’activité.

Certaines formations sont intensives et accessibles en présentiel, d’autres à distance, avec un suivi en ligne et des regroupements pratiques. Les stages en situation réelle sont fortement recommandés pour acquérir de l’expérience sur le terrain.

Choisir une école sérieuse et reconnue

Dans un secteur non encadré, toutes les écoles ne se valent pas. Pour choisir un organisme de formation crédible, il est conseillé de vérifier plusieurs critères :

  • Affiliation à une fédération reconnue, comme la FENA (Fédération française des écoles de naturopathie) ou l’OMNES (Organisation de la Médecine Naturelle et de l’Éducation Sanitaire).
  • Volume horaire suffisant (au moins 1 200 heures).
  • Formateurs expérimentés, idéalement eux-mêmes praticiens.
  • Possibilité de stages pratiques ou de supervision.
  • Accompagnement à l’installation: création d’entreprise, cadre légal, assurances…
  • Certaines écoles délivrent un titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), comme celui de « conseiller en naturopathie », qui peut apporter un gage de sérieux dans le cadre d’une reconversion financée (CPF, France Travail…).

3. Quel statut juridique choisir pour exercer comme naturopathe ?

Une fois formé, le naturopathe doit choisir un statut juridique pour pouvoir exercer légalement. Le choix dépend du volume d’activité, de l’ambition de développement, et du niveau de protection souhaité.

  • Le régime de la micro-entreprise : c’est le statut préféré des naturopathes débutants. Facile à créer, souple et peu coûteux, il permet de démarrer rapidement. Il offre des formalités simplifiées, une comptabilité légère, et une fiscalité avantageuse en dessous de 77 700 € de chiffre d’affaires annuel (en 2025). Cependant, ce statut n’offre pas de séparation entre le patrimoine personnel et professionnel. Il est donc déconseillé si l’activité se développe fortement ou si l’on souhaite embaucher, investir ou s’associer.
  • L’entreprise individuelle (EI) ou la société unipersonnelle (EURL/SASU) : pour les naturopathes qui envisagent une activité plus structurée. L’entreprise individuelle (EI) permet une gestion simple avec une responsabilité limitée depuis la réforme de 2022. L’EURL (forme unipersonnelle de la SARL) ou la SASU permettent une séparation claire du patrimoine, un régime social différent (TNS ou assimilé salarié), et une image plus professionnelle.

4. Obligations légales et bonnes pratiques du naturopathe

Même si la profession n’est pas réglementée, certains devoirs éthiques et obligations s’imposent pour exercer en toute légitimité et dans le respect du droit.

Respecter le cadre légal

Le naturopathe n’est pas un professionnel de santé au sens du Code de la santé publique. Il n’est donc pas habilité à poser un diagnostic médical, ni à prescrire des médicaments, ni à interrompre un traitement en cours. Il doit agir en complémentarité avec la médecine conventionnelle, sans jamais se substituer au médecin. De nombreuses écoles recommandent d’insérer une clause de non-substitution dans les documents remis aux clients.

Informer clairement ses clients

Le naturopathe a un devoir de transparence :

  • Présenter clairement ses prestations, leur cadre et leurs limites.
  • Recueillir le consentement éclairé du client.
  • Fournir un contrat ou une fiche de séance.
  • Respecter le RGPD

Tout praticien collectant des données personnelles (nom, antécédents, habitudes alimentaires…) est soumis au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Il doit :

  • Assurer la confidentialité et la sécurité de ces informations.
  • Permettre aux personnes concernées d’exercer leurs droits (accès, rectification, suppression…).

5. Pourquoi souscrire une assurance professionnelle quand on est naturopathe ?

Exercer la naturopathie, c’est accompagner des personnes parfois fragilisées, dans une relation de confiance. Même en étant rigoureux, un malentendu, une réaction indésirable ou une mauvaise interprétation peuvent survenir. Souscrire une assurance professionnelle est donc vivement recommandé pour se protéger soi-même — et rassurer ses clients.

La responsabilité civile professionnelle (RC Pro)

La responsabilité civile professionnelle couvre les dommages que le praticien pourrait causer dans le cadre de son activité. Elle intervient en cas de :

  • Préjudice corporel : par exemple, un client fait une réaction allergique à un complément conseillé.
  • Préjudice matériel : un objet du client est endommagé au cabinet.
  • Préjudice immatériel : le client estime avoir perdu de l’argent à cause d’un conseil inadapté.

Même si elle n’est pas légalement obligatoire, la RC Pro est fortement recommandée, notamment pour :

  • Se protéger juridiquement et financièrement en cas de litige.
  • Pouvoir intervenir dans des salons, espaces de coworking ou centres bien-être (certains l’exigent).
  • Intégrer certaines fédérations professionnelles.

L’assurance multirisque professionnelle

Pour les naturopathes qui exercent dans un local professionnel, il est pertinent de souscrire une assurance multirisque qui couvre :

  • Les locaux (incendie, dégât des eaux, vol).
  • Le matériel professionnel (table de massage, matériel informatique, mobilier).
  • La responsabilité civile d’exploitation (ex. : un client glisse dans la salle d’attente).


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