Par Jean-David Boussemaer, le 29 octobre 2025 - 7 min de lecture

Suis-je couvert par ma RC Pro en cas d'erreur de programmation ?

Un oubli de parenthèse, une mauvaise boucle… et les conséquences peuvent vite devenir coûteuses : bug de production, perte de données, dysfonctionnement d’un site, voire interruption d’activité. D’où cette question essentielle pour les développeurs freelances et les agences web : la RC Pro couvre-t-elle ce type de faute ?

rc pro erreur de programmation

1. En résumé

  • L’erreur de programmation est une faute non intentionnelle fréquente dans les métiers informatiques, pouvant entraîner des dommages matériels, immatériels ou financiers.
  • Même sans volonté de nuire, le professionnel est civilement responsable dès qu’un préjudice est causé à un client, d’où l’importance d’une couverture adaptée.
  • La Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) protège le prestataire contre les conséquences financières d’erreurs ou d’omissions commises dans le cadre de son activité.
  • La RC Pro comporte des limites : elle exclut les fautes intentionnelles, certaines activités non déclarées ou les pertes purement financières, d’où la nécessité de bien lire le contrat.

2. L’erreur de programmation : une faute professionnelle classique

Dans le quotidien d’un développeur, d’un intégrateur ou d’un prestataire en informatique, l’erreur de programmation fait partie des risques inhérents au métier. Qu’il s’agisse d’un simple bug dans une ligne de code, d’une mauvaise interprétation du cahier des charges ou d’une incompatibilité logicielle non détectée, ces erreurs peuvent avoir des répercussions bien réelles sur le fonctionnement d’un projet client.

Une erreur de programmation relève d’une faute non intentionnelle, c’est-à-dire d’un manquement involontaire dans la conception ou la réalisation d’une prestation. Ce type d’incident peut provoquer différents types de dommages. Certains sont matériels, comme la corruption d’un logiciel, la suppression de fichiers ou la détérioration d’une base de données. D’autres sont immatériels, par exemple une perte d’exploitation liée à l’arrêt d’un site e-commerce, une indisponibilité du service, ou des données devenues inaccessibles. Enfin, l’erreur peut avoir des conséquences financières : retard de livraison, pénalités contractuelles, perte d’un client ou atteinte à la réputation du donneur d’ordre.

Même sans volonté de nuire, la responsabilité du professionnel est engagée dès lors que son erreur a causé un préjudice à autrui. En droit, cela relève de la RC Pro, qui vise à réparer les dommages causés à un tiers dans le cadre de l’exercice de son activité. Autrement dit, il suffit qu’une faute, même mineure, entraîne une conséquence mesurable pour que le client puisse se retourner contre le prestataire.

Cette réalité rappelle que, dans les métiers du numérique, la qualité du code ne protège pas totalement contre le risque d’erreur. Une mise à jour défaillante, une mauvaise gestion des dépendances ou un défaut d’intégration peuvent suffire à générer un sinistre, parfois coûteux. C’est précisément pour ce type de situation qu’une assurance RC Pro adaptée aux activités informatiques devient indispensable : elle permet au professionnel de se concentrer sur la résolution du problème, sans craindre les conséquences financières d’une erreur involontaire.

3. La RC Pro : une protection en cas de faute involontaire

Lorsqu’une erreur de programmation entraîne un dommage chez le client, la Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) joue un rôle crucial. Cette assurance a pour objectif de protéger le professionnel contre les conséquences financières des fautes, erreurs ou omissions commises dans le cadre de son activité.

Concrètement, si une erreur de code rend un site web inutilisable, fait planter un logiciel ou provoque une perte de données, le client peut légitimement réclamer une indemnisation. Sans couverture adaptée, le professionnel devrait assumer seul les coûts liés à la réparation du dommage, aux pertes subies par le client et, le cas échéant, aux honoraires d’avocat en cas de procédure. Avec une RC Pro, ces frais sont pris en charge par l’assureur, dans la limite des garanties prévues au contrat.

La RC Pro couvre ainsi la plupart des failles involontaires : une erreur de syntaxe passée inaperçue, une incompatibilité technique non détectée lors d’une mise à jour, une mauvaise configuration du serveur ou un défaut d’intégration provoquant un blocage. Elle peut également inclure, selon le contrat, la couverture des dommages corporels, immatériels consécutifs — par exemple, une perte de chiffre d’affaires liée à l’indisponibilité d’un outil développé par le professionnel.

Mais au-delà de la simple indemnisation, la RC Pro représente surtout une garantie de crédibilité et de confiance. En cas de litige, elle démontre à vos clients que vous prenez la responsabilité de vos prestations au sérieux et que vous disposez d’une solution pour réparer d’éventuels préjudices. Dans un secteur où la fiabilité et la réactivité sont primordiales, cette assurance devient un atout commercial autant qu’une protection juridique.

4. Les limites de la couverture

Si la RC Pro constitue une protection essentielle pour tout professionnel du numérique, elle n’est pas pour autant une garantie universelle. Comme tout contrat d’assurance, elle obéit à des conditions précises et à des exclusions qu’il faut connaître avant de s’y fier pleinement.

  • D’abord, la RC Pro couvre uniquement les fautes involontaires. Cela signifie qu’une erreur de programmation ou une négligence commise sans intention de nuire sera indemnisée, mais pas une faute délibérée. Ainsi, si un développeur décide volontairement de contourner une procédure de test, d’utiliser un logiciel non conforme ou de livrer un produit en sachant qu’il comporte un défaut majeur, l’assureur pourra refuser sa garantie au motif de faute intentionnelle.
  • Ensuite, la couverture dépend du champ d’activité déclaré lors de la souscription. Une RC Pro établie pour des prestations de développement web ne couvrira pas nécessairement une mission de cybersécurité ou de maintenance réseau. Si le professionnel exerce des activités connexes non déclarées, il s’expose à un refus d’indemnisation en cas de sinistre. Il est donc primordial de décrire précisément l’ensemble de ses prestations au moment de la signature du contrat.
  • Autre point de vigilance : la nature des dommages immatériels. Certains contrats se limitent aux dommages matériels (perte, détérioration ou destruction de biens physiques), tandis que d’autres incluent également les conséquences immatérielles, comme la perte de données, la paralysie d’un service en ligne ou la perte d’exploitation d’un client. Or, dans le secteur informatique, les sinistres sont souvent purement immatériels : un bug n’abîme rien de tangible, mais il peut bloquer une activité entière. Il est donc essentiel de vérifier que cette garantie figure expressément dans le contrat.
  • Enfin, certaines exclusions sont fréquentes dans les RC Pro : les retards de livraison sans dommage concret, les pertes financières non consécutives à un dommage (par exemple, un client qui annule un contrat pour cause de retard), ou encore les actes de malveillance informatique (piratage, virus, intrusion volontaire dans un système). Pour ces risques spécifiques, des extensions ou assurances complémentaires peuvent être nécessaires.

En résumé, la RC Pro protège efficacement contre la majorité des erreurs de programmation involontaires, à condition que le contrat soit adapté à la nature exacte de votre activité. Une lecture attentive des clauses et des exclusions reste la meilleure façon d’éviter les mauvaises surprises.

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