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Guide complet pour devenir chauffeur de taxi : formation, statuts et assurance

PAR JEAN-DAVID - 26 NOVEMBRE 2024 - 10 MINUTES DE LECTURE
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Se lancer dans le métier de chauffeur de taxi nécessite bien plus que de maîtriser le volant : des démarches administratives rigoureuses, une formation complète et des choix stratégiques en matière d'assurance et de statut professionnel. Ce guide vous accompagne pas à pas pour devenir un chauffeur de taxi aguerri, prêt à relever les défis d'une activité exigeante mais enrichissante.

Les conditions essentielles pour exercer le métier de chauffeur taxi

Permis B et critères d'éligibilité

La réglementation impose certaines conditions spécifiques pour devenir chauffeur de taxi. Un permis B valide depuis au moins 2 ans est requis pour les candidats ayant suivi la conduite accompagnée, contre 3 ans pour les autres.
Un contrôle médical approfondi auprès d’un médecin agréé par la préfecture est obligatoire avant toute demande. Il évalue notamment l'aptitude physique et mentale du candidat.
Les conducteurs doivent soumettre un dossier complet à leur préfecture comprenant :

  • Une photocopie du permis de conduire en cours de validité ;
  • Un justificatif de domicile récent ;
  • Une photo d’identité aux normes en vigueur.

La préfecture vérifie la validité du permis (suspensions ou annulations) de façon périodique, mais cela peut aussi inclure une vérification des infractions au Code de la route.

Enfin, l'âge minimum pour accéder à la profession est de 20 ans, sans limite maximale, sous réserve de réussir les visites médicales périodiques.

Aptitudes physiques et casier judiciaire

Une excellente condition physique est requise et évaluée lors d’une visite médicale approfondie. Celle-ci porte notamment sur :

  • La vision et l’audition ;
  • Les réflexes ;
  • La capacité à maintenir une concentration prolongée.

Les préfectures consultent également le bulletin n°2 du casier judiciaire. Toute infraction grave au Code de la route, comme la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, entraîne un refus systématique de la candidature.
Cette aptitude médicale doit être renouvelée tous les 5 ans auprès d’un médecin agréé. Ce suivi permet de détecter d’éventuelles pathologies pouvant compromettre la sécurité des passagers.

Le diplôme de premiers secours obligatoire

La certification PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) est indispensable pour obtenir la carte professionnelle de chauffeur de taxi. Cette formation, d’une durée de 7 heures, enseigne les gestes essentiels pour assister des personnes en détresse.
Le diplôme doit être obtenu moins de 2 ans avant la candidature. Son coût varie entre 50 et 80 €, et il est dispensé par des organismes comme la Croix-Rouge, la Protection Civile ou les pompiers. Les candidats y apprennent, entre autres, à :

  • Réagir face à une personne inconsciente ;
  • Pratiquer un massage cardiaque ;
  • Utiliser un défibrillateur.

La formation professionnelle pour chauffeur de taxi

Le contenu et la durée de la formation

La formation comprend des modules théoriques et pratiques sur une durée moyenne de 120 à 150 heures. Elle aborde notamment :

  • La réglementation du transport de personnes ;
  • La gestion d’entreprise ;
  • La sécurité routière.

L’utilisation d’outils modernes, comme les GPS professionnels et les applications de réservation, y est également enseignée. L’apprentissage de l’anglais est souvent inclus pour faciliter les interactions avec une clientèle internationale.

Les stagiaires bénéficient de mises en situation pratiques : navigation dans le trafic, gestion des imprévus et prise en charge des passagers. Des évaluations régulières permettent de mesurer les progrès en vue de l’examen final.

Le coût et les organismes de formation en France

Le coût d’une formation pour devenir chauffeur de taxi varie généralement entre 1 500 € et 3 000 €, selon l’établissement choisi. Ce tarif peut inclure les frais pédagogiques, les supports de cours, et parfois même le coût de l’examen final, bien que cela dépende du centre de formation.
Les formations sont dispensées par des centres agréés par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, qui garantissent leur conformité aux normes professionnelles. Ces centres offrent un enseignement structuré, intégrant des modules théoriques et pratiques adaptés aux exigences du métier.
Pour financer cette formation, plusieurs options sont disponibles :

  • Le Compte Personnel de Formation (CPF) : ce dispositif permet aux candidats d’utiliser leurs droits à la formation pour couvrir tout ou partie des frais. Selon le solde disponible sur leur compte, il est possible d’obtenir une prise en charge jusqu’à 100 %.
  • Les aides de France Travail : les demandeurs d’emploi peuvent solliciter des financements spécifiques, sous réserve d’éligibilité, pour soutenir leur projet de reconversion ou d’acquisition de compétences professionnelles.
  • Paiement échelonné : certains centres proposent des facilités de paiement, permettant de régler les frais en plusieurs mensualités, ce qui peut être utile pour ceux n’ayant pas accès aux aides.

Avant de s’engager, il est conseillé de comparer les centres de formation, en tenant compte non seulement du coût, mais également des services inclus (supports pédagogiques, accompagnement personnalisé, taux de réussite à l’examen).

Les modalités de l'examen du certificat

L’examen pour obtenir la carte professionnelle de chauffeur de taxi est structuré en deux étapes distinctes :

  • L’épreuve théorique : cette étape prend la forme d’un QCM (Questionnaire à Choix Multiples). Elle évalue les connaissances du candidat sur plusieurs thématiques essentielles : la réglementation du transport de personnes, la sécurité routière et la gestion d’entreprise. Il est conseillé aux candidats de réviser à partir des supports fournis par le centre de formation et de s’entraîner avec des QCM en ligne pour maximiser leurs chances.
  • L’épreuve pratique : cette épreuve met les candidats en situation réelle, avec des évaluations portant sur : la maîtrise technique du véhicule, la navigation en conditions réelles (choix des itinéraires, gestion des embouteillages) et la relation client, incluant la prise en charge des passagers et la communication professionnelle.

Pour valider chaque épreuve, une note minimale de 12/20 est requise.
En cas d’échec :

  • Les candidats disposent de trois tentatives pour réussir la partie pratique, à condition que la théorie ait été validée.
  • Ces tentatives doivent être effectuées dans un délai d’un an après la réussite de l’épreuve théorique.

Quel budget prévoir pour se lancer ?

Le prix d'une licence de taxi varie selon les régions

L’autorisation de stationnement (ou licence de taxi) constitue l’investissement le plus important pour les chauffeurs souhaitant exercer. Les coûts varient fortement selon les régions, en fonction de la demande et du potentiel économique local :

  • Paris : environ 190 000 € ;
  • Nice : jusqu’à 250 000 € ;
  • Lyon ou Marseille : autour de 150 000 € ;
  • Villes moyennes : à partir de 50 000 €, avec des variations selon l’activité locale et le potentiel de clientèle.

Cette disparité des coûts est directement liée à plusieurs facteurs économiques :

  • Le potentiel de clientèle (densité de population, flux touristique, activité économique) ;
  • La concurrence locale, avec des prix plus élevés dans les zones où les licences sont rares ;
  • Les opportunités offertes par les grandes villes, comme des tarifs plus élevés pour les courses et une demande plus régulière.

L'investissement dans un véhicule professionnel

Pour démarrer une activité de chauffeur de taxi, l’achat d’un véhicule conforme aux normes professionnelles représente un poste de dépense important.
Véhicule neuf : un budget moyen de 35 000 € est à prévoir pour acquérir une berline neuve adaptée à l’activité. Ces véhicules offrent des avantages en termes de fiabilité, de modernité et de conformité avec les normes actuelles.
Véhicule d’occasion : pour réduire l’investissement initial, l’achat d’un véhicule d’occasion constitue une alternative intéressante. Toutefois, ce choix implique de respecter certains critères stricts, tels que :

  • Âge du véhicule : moins de 7 ans (pour simple sortie journalière) afin de répondre aux exigences réglementaires ;
  • État général : le véhicule doit être en parfait état de fonctionnement, incluant un contrôle technique à jour et des équipements conformes aux normes professionnelles (taximètre, lumineux, etc.).

Les frais annexes et assurances obligatoires

En plus de l’investissement initial dans un véhicule et une licence, les chauffeurs de taxi doivent prévoir des frais récurrents et des assurances indispensables pour sécuriser leur activité.
Assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) : la protection du chauffeur et des passagers repose sur une assurance responsabilité civile professionnelle, obligatoire pour l’exercice de la profession. Cette garantie couvre :

  • Les dommages matériels ou corporels causés aux passagers pendant le transport ;
  • Les frais juridiques en cas de litige lié à ces dommages. Les montants de couverture peuvent atteindre plusieurs millions d’euros, selon le contrat souscrit, garantissant une sécurité financière en cas de sinistre.

Le prix de cette assurance démarre à 12 € / mois.

Frais d'équipement : pour répondre aux exigences réglementaires, plusieurs équipements doivent être installés dans le véhicule :

  • Lumineux indiquant le statut du taxi ;
  • Taximètre homologué, indispensable pour calculer les tarifs ;
  • Terminal de paiement électronique, désormais obligatoire pour accepter les paiements par carte bancaire.

Ces équipements représentent un investissement initial, avec des coûts additionnels pour leur entretien ou remplacement éventuel.
Contrôle technique : le contrôle technique annuel est une obligation pour garantir la sécurité et la conformité du véhicule.
Assurance perte d’exploitation : souscrire une assurance perte d’exploitation est fortement recommandé. Elle permet de compenser la perte de revenus en cas d’immobilisation du véhicule, par exemple en raison d’un accident ou d’une panne majeure.
Entretien régulier : un entretien rigoureux du véhicule est essentiel pour garantir sa fiabilité et sa sécurité. Les coûts annuels comprennent :

  • Vidanges, changement des filtres, et petits entretiens ;
  • Pneumatiques (remplacement des pneus usés) ;
  • Révisions périodiques.

Ces frais sont estimés à environ 2 000 € par an, mais peuvent varier selon l’âge et le modèle du véhicule.

Les différents statuts professionnels possibles

Devenir artisan taxi indépendant

Le statut d'artisan taxi offre une liberté entrepreneuriale totale. En tant que chef d'entreprise, vous gérez votre activité selon vos propres règles : horaires flexibles, choix de votre zone de travail et maîtrise complète de votre chiffre d'affaires.

L'inscription à la Chambre des Métiers et de l'Artisanat marque le début de votre aventure entrepreneuriale. Cette démarche administrative vous donne accès à des formations spécialisées en gestion d'entreprise et comptabilité.

La création d'une entreprise individuelle ou d'une SASU représente les deux options juridiques principales. La première convient aux débutants grâce à sa simplicité administrative, tandis que la seconde protège votre patrimoine personnel.

Un expert-comptable pourra vous accompagner dans le choix de la structure la mieux adaptée à vos objectifs et dans la gestion des obligations fiscales (impôt sur le revenu ou sur les sociétés) et sociales (cotisations à l’URSSAF).

Opter pour le statut de conducteur salarié

Le statut de conducteur salarié séduit par sa stabilité financière garantie. Les chauffeurs salariés perçoivent un revenu mensuel fixe, souvent proche du SMIC, auquel peuvent s’ajouter des primes ou un pourcentage sur le chiffre d’affaires. Les revenus bruts se situent généralement entre 1 600 € et 2 500 €, selon l’entreprise et l’activité.
En tant que salarié, le conducteur bénéficie d’une protection sociale complète incluant :
Frais d'équipement : pour répondre aux exigences réglementaires, plusieurs équipements doivent être installés dans le véhicule :

  • Les congés payés ;
  • L’assurance maladie ;
  • La cotisation pour la retraite ;
  • Une éventuelle mutuelle d’entreprise.

La société de taxi met à disposition un véhicule et prend en charge les frais associés, tels que :

  • L’entretien ;
  • Le carburant ;
  • Les assurances.

En complément du salaire fixe, le chauffeur peut percevoir un pourcentage sur les courses réalisées, souvent compris entre 20 % et 30 % du chiffre d’affaires.

Certains employeurs offrent des avantages sociaux supplémentaires, tels qu’un treizième mois, une prime pour conduite sans accident (pouvant atteindre 200 € mensuels), ou des primes liées à la performance.

La location de licence : avantages et inconvénients

La location-gérance permet d'exercer rapidement sans l'investissement massif d'un achat de licence. Cette formule séduit particulièrement les nouveaux chauffeurs souhaitant tester le métier avant de s'engager définitivement.
Le coût mensuel varie selon les zones : comptez entre 1 500 € et 4 000 € à Paris pour une licence seule. Un montant qui grimpe à 6 000 € avec la mise à disposition d'un véhicule équipé.
L'absence d'engagement à long terme constitue un atout majeur. À l'inverse, les charges mensuelles élevées pèsent sur la rentabilité. Un locataire doit générer un chiffre d'affaires minimum de 8 000 € par mois pour dégager un revenu convenable.
Cette formule exige une gestion rigoureuse : déclaration au registre des métiers, paiement des cotisations sociales et respect des obligations administratives restent à la charge du locataire.

Le salaire et les revenus d'un chauffeur de taxi

Les gains d'un chauffeur de taxi fluctuent selon plusieurs paramètres. Un professionnel débutant perçoit en moyenne 1 700€ nets mensuels, tandis qu'un chauffeur expérimenté atteint 2 500 € à 3 000 € nets par mois.
La zone d'activité joue un rôle majeur : les revenus à Paris dépassent de 30 % ceux de province. L'amplitude horaire et le type de clientèle impactent aussi la rémunération. Les courses de nuit et week-end génèrent des tarifs majorés.
La haute saison touristique, entre juin et septembre, permet d'augmenter ses gains de 20 %. À l'inverse, la période hivernale marque un ralentissement, compensé par les transports médicaux conventionnés qui assurent une base régulière de revenus.

Créer son entreprise de taxi : les démarches

La création de votre entreprise de taxi débute par l'inscription au Guichet Unique des Entreprises. Cette plateforme centralise toutes vos démarches administratives : déclaration d'activité, immatriculation au registre du commerce et choix du statut juridique.
L'étape suivante requiert l'obtention d'une autorisation de stationnement auprès de la mairie de votre zone d'exercice. Un dossier complet comprend votre carte professionnelle, l'attestation d'assurance et les documents relatifs à votre véhicule.
La Chambre des Métiers et de l'Artisanat propose un accompagnement personnalisé pour finaliser votre installation. Leurs experts vous guident dans la rédaction des statuts, le choix du régime fiscal et la mise en conformité avec la réglementation locale.
N'oubliez pas l'ouverture d'un compte bancaire professionnel distinct de vos finances personnelles. Cette séparation garantit une gestion transparente de votre activité.

Les spécificités du métier au quotidien

Le métier de chauffeur de taxi implique une organisation rigoureuse dès le matin. Dès le début de la journée, une vérification complète du véhicule est essentielle pour garantir la sécurité et la conformité avec les normes. Cela inclut la vérification des niveaux (huile, liquide de refroidissement, etc.), la pression des pneus, mais aussi l’état général du véhicule : l'intérieur doit être propre et en bon état, et l'extérieur doit être soigné. Ces vérifications sont cruciales non seulement pour le confort des passagers mais aussi pour la sécurité, afin d'éviter les pannes et d’assurer le bon fonctionnement du taxi pendant toute la journée.

La gestion d’un taxi aujourd’hui passe aussi par l’utilisation d’outils technologiques modernes. Le GPS connecté est devenu un allié incontournable pour une navigation fluide, permettant de trouver rapidement le meilleur itinéraire et d'éviter les zones de circulation dense. Les applications de réservation, qui permettent aux clients de réserver un taxi en ligne ou via des plateformes mobiles, sont également essentielles. Elles nécessitent une mise à jour régulière pour garantir une bonne expérience utilisateur et pour rester compétitif face à d'autres moyens de transport comme les VTC. Le terminal de paiement, désormais obligatoire dans les véhicules, doit aussi être fonctionnel pour accepter les paiements par carte bancaire. La maîtrise de ces outils devient donc indispensable pour les chauffeurs, qui doivent être à l’aise avec la technologie et l'informatique pour gérer leurs trajets, leurs réservations et leurs paiements.

Au quotidien, un chauffeur de taxi doit aussi rester informé des événements locaux. Les actualités sur les travaux, les manifestations ou d'autres perturbations dans la ville doivent être suivies régulièrement, car elles peuvent affecter les itinéraires et la durée des trajets. Un chauffeur expérimenté adapte son parcours en fonction des embouteillages, des routes fermées ou des événements imprévus qui peuvent modifier le trafic. Cette capacité à anticiper les difficultés et à modifier rapidement son itinéraire selon les conditions de circulation est essentielle pour garantir une expérience agréable aux passagers.

En plus de la maîtrise technique de son véhicule et de son environnement, la relation avec le client est un aspect clé du métier. Un chauffeur de taxi doit faire preuve d’une excellente présentation et d’un comportement courtois et respectueux. Il doit également posséder des compétences de communication, notamment pour gérer les attentes des clients et maintenir un environnement agréable pendant le trajet. L’anglais, par exemple, est devenu une compétence importante, surtout dans les grandes villes touristiques, où une clientèle internationale est courante. La capacité à comprendre et à s'exprimer en anglais permet de mieux servir les clients étrangers et d’éviter les malentendus.

Ainsi, le métier de chauffeur de taxi va bien au-delà de la simple conduite. Il demande une gestion minutieuse des aspects techniques du véhicule, une maîtrise des outils numériques, une capacité à gérer l’imprévu et une forte compétence en relation client. Ces éléments, combinés à une bonne condition physique et à un excellent sens de l'organisation, font du métier de chauffeur de taxi un rôle à multiples facettes, exigeant et dynamique.