Par Jean-David Boussemaer, le 17 novembre 2025 - 6 min de lecture

Checklist annuelle en 8 points pour éviter la sous-assurance

La sous-assurance reste l’un des pièges les plus coûteux pour les professionnels. Elle survient lorsqu’un contrat ne couvre pas la valeur réelle de l’activité, des biens ou des responsabilités. En cas de sinistre, les indemnisations sont alors réduites proportionnellement, ce qui met en péril la trésorerie, la reprise d’activité et parfois même la survie de l’entreprise.

vérifier sous-assurance

1. En résumé

  • Le suivi annuel du chiffre d’affaires, de la valeur du matériel et des stocks permet d’éviter la sous-assurance et de garantir une indemnisation cohérente avec la réalité économique de l’entreprise.
  • La mise à jour régulière de l’inventaire du parc matériel assure une couverture fidèle à la valeur des équipements et limite les pertes en cas de sinistre.
  • L’évolution de l’activité impose d’identifier les nouveaux risques pour ajuster les garanties et éviter les zones non couvertes.
  • Un contrôle annuel des garanties, des franchises et de la couverture du local professionnel maintient un niveau de protection adapté à la croissance et aux investissements.
  • L’anticipation des exigences des partenaires et un entretien annuel avec un courtier renforcent la conformité, la compétitivité et la sécurité globale du contrat d’assurance.

2. Vérifier l’évolution de son chiffre d’affaires

Le chiffre d’affaires sert fréquemment de base de calcul dans les contrats d’assurance professionnelle, notamment pour déterminer la prime et les plafonds de responsabilité civile.

Dès que votre activité progresse, le niveau de risque augmente mécaniquement : plus de clients, plus de prestations, plus d’enjeux financiers. Si votre contrat repose encore sur un chiffre d’affaires ancien, les montants prévus peuvent devenir insuffisants pour couvrir un sinistre d’ampleur équivalente à votre activité actuelle. Un écart important entre le chiffre d’affaires déclaré et celui réellement réalisé expose immédiatement à la sous-assurance. La règle proportionnelle peut alors réduire votre indemnisation.

👉 Une fois par an, comparez votre chiffre d’affaires prévisionnel avec vos résultats réels et ajustez votre contrat en conséquence. Cette démarche garantit que l’évolution de votre entreprise est correctement intégrée dans les montants de garantie et qu’un sinistre potentiel sera indemnisé à hauteur de vos enjeux économiques actuels.

3. Actualiser la valeur de ses équipements professionnels

Votre matériel professionnel évolue au fil du temps : nouvelles machines, renouvellement d’outillage, achat de matériel informatique, équipements de production ou de création. À l’inverse, certains éléments se déprécient, deviennent obsolètes ou sont retirés du parc matériel. Cette évolution naturelle de vos biens modifie la valeur globale de votre patrimoine professionnel.

Les contrats d'assurance Multirisque professionnelle couvrent ces équipements sur la base d’un capital déclaré. Si ce capital ne reflète plus la réalité, vous vous exposez à la règle proportionnelle en cas de sinistre : une indemnisation réduite, parfois de manière significative, parce que le montant assuré était insuffisant par rapport à la valeur réelle du matériel.

Autrement dit, même un sinistre mineur peut entraîner une perte financière importante si votre inventaire n’a pas été mis à jour.

👉 Réalisez chaque année un inventaire complet de vos biens professionnels. Cela implique de vérifier toutes les acquisitions récentes, les ventes, les mises au rebut, mais aussi la valeur économique actuelle des équipements conservés. Cette mise à jour garantit que votre couverture reste en phase avec votre parc matériel, et que votre entreprise bénéficie d’une indemnisation fidèle à la valeur de ses outils de travail.

4. Revoir la valeur de ses stocks

Les stocks figurent parmi les éléments les plus sensibles en matière de sous-assurance. Leur valeur fluctue rapidement : variations saisonnières, cycles d’achat, volumes de production, pics de demande, constitution de réserves stratégiques… Autant de facteurs qui peuvent multiplier leur valeur d’une période à l’autre. Beaucoup d’entrepreneurs déclarent un montant trop faible, parfois par automatisme, parfois pour limiter le coût de l’assurance, sans mesurer l’impact potentiel sur leur indemnisation en cas de sinistre.

👉 Une réévaluation annuelle de vos stocks permet d’estimer avec précision la valeur réelle de vos marchandises, matières premières et produits finis. Ce contrôle garantit que le capital assuré correspond effectivement au niveau de stocks que vous détenez. Il évite qu’un sinistre (incendie, dégât des eaux, vol ou tout autre événement couvert) ne donne lieu à une indemnisation limitée, simplement parce que les montants déclarés étaient inférieurs à la réalité économique de votre activité.

5. Identifier les nouveaux risques liés à l’évolution de son activité

Votre activité a peut-être évolué depuis la signature de votre contrat : nouveaux services proposés, digitalisation d’une partie de votre offre, déménagement ou ouverture d’un second local, embauche de collaborateurs, diversification de votre clientèle ou utilisation de matériels plus sophistiqués. Une présence accrue en ligne peut également introduire des risques nouveaux, notamment en matière de cyber-responsabilité. Chacun de ces changements modifie votre exposition aux risques et peut créer des zones qui ne sont plus couvertes par les garanties initiales.

👉 Une revue annuelle permet de cartographier précisément ces évolutions et de vérifier si votre contrat les prend en compte. Cette démarche évite les situations dans lesquelles un élément essentiel de votre activité – un nouveau service, un site supplémentaire, une extension géographique, un changement de statut ou une obligation réglementaire récente – n’a pas été déclaré. En actualisant régulièrement votre couverture, vous vous assurez que votre entreprise reste protégée face aux risques réels auxquels elle est désormais exposée.

6. Vérifier la conformité des montants de garanties et des franchises

Les montants de garanties déterminent les plafonds d’indemnisation en cas de sinistre. Lorsque l’entreprise se développe, ces plafonds peuvent rapidement devenir insuffisants face à l’augmentation des enjeux financiers : contrats plus importants, chiffre d’affaires plus élevé, matériel plus coûteux, responsabilité accrue. Un sinistre majeur peut alors dépasser les limites prévues initialement, laissant une partie des dommages à votre charge. À l’inverse, une franchise trop élevée peut fragiliser la trésorerie en cas d’incident, en particulier pour les petites structures ou les entreprises en croissance.

👉 Il est recommandé d’examiner chaque année les montants déclarés pour chacune de vos garanties ainsi que les niveaux de franchise associés. Cet examen permet d’ajuster votre contrat à la réalité économique de votre activité, d’assurer un niveau de protection cohérent et de trouver le juste équilibre entre coût de l’assurance et sécurité financière. En procédant ainsi, vous évitez les mauvaises surprises et vous garantissez une prise en charge adaptée en cas d’événement majeur.

7. Vérifier la couverture de son local professionnel

Travaux, agrandissements, amélioration de la sécurité, installation de nouvelles machines, ajout d’une vitrine, augmentation de surface exploitable : votre local professionnel évolue naturellement au rythme de votre activité. Chaque modification influence sa valeur réelle et modifie les risques associés. Si la valeur déclarée au moment de la souscription n’est pas mise à jour, votre contrat peut rapidement devenir inadapté, avec à la clé une indemnisation insuffisante en cas de sinistre.

👉 Une vérification annuelle permet de réévaluer le capital assuré, de confirmer que les garanties incendie, dégât des eaux, vol, bris de glace ou perte d’exploitation sont bien calibrées et d’intégrer l’ensemble des aménagements récents. Ce contrôle est essentiel pour s’assurer que votre local est couvert à sa juste valeur et que votre entreprise pourra reconstruire, réparer ou reprendre son activité dans des conditions normales après un événement dommageable.

8. Anticiper les exigences de ses partenaires

Certains clients, donneurs d’ordre ou partenaires institutionnels peuvent imposer des niveaux de garanties spécifiques : attestation RC Pro annuelle, couverture étendue à toute la chaîne de prestation, extension géographique, seuils d’indemnisation renforcés, garanties cyber obligatoires ou mentions particulières dans les contrats. Ces exigences deviennent de plus en plus fréquentes dans les appels d’offres et les relations commerciales structurées.

👉 Une revue annuelle permet d’identifier ces obligations avant la signature d’un contrat majeur, afin d’éviter les situations d’urgence où l’entreprise doit modifier sa couverture en dernière minute, ou pire, de perdre une opportunité faute de pouvoir fournir une attestation conforme. En anticipant ces besoins, vous sécurisez vos partenariats, facilitez la négociation de nouveaux contrats et renforcez votre crédibilité professionnelle.

9. Faire un point annuel avec son courtier

Même avec un suivi rigoureux de votre part, certaines situations peuvent vous échapper. Un courtier spécialisé en assurances professionnelles dispose d’une vision précise des risques propres à chaque métier, des évolutions du marché, des pratiques des assureurs et des nouvelles obligations réglementaires. Cette expertise lui permet d’identifier des zones de sous-assurance ou des incohérences que l’entrepreneur ne voit pas toujours.

👉 Un point annuel avec lui offre l’occasion d’examiner votre situation en profondeur, de vérifier l’adéquation de vos garanties et de proposer des ajustements ciblés. C’est aussi un moment privilégié pour comparer les offres du marché et s’assurer que votre contrat reste compétitif en termes de rapport qualité-prix. Cette étape, à la fois rapide et stratégique, constitue l’un des moyens les plus efficaces pour sécuriser durablement votre entreprise et maintenir une couverture parfaitement alignée avec vos besoins réels.

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